Dans l'agenda culturel Zeina Kayali passionnée de musique

2014-04-21

Zeina Kayali, une passionnée de musique
Le 21/04/14
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Chargée de mission au sein de la Délégation
du Liban auprès de l'Unesco, auteur du livre
‘Compositeurs libanais XXe et XXIe siècles’
(2011), membre de jurys de prix littéraires,
Zeina Kayali est également parmi les
personnes à l’initiative de la création du
Centre du Patrimoine musical libanais
(CPML-espace Robert Matta).Depuis 2 ans
maintenant, elle anime des conférences
dans le cadre des ateliers culturels du
Collège Notre-Dame de Jamhour.
Un ensemble d’activité qui traduit une seule et unique passion pour la musique
en général et les musiques libanaises en particulier. Pour Zeina Kayali, le Liban
possède un patrimoine musical d’une diversité et d’une richesse incomparable. Il
est temps de s’y intéresser et de commencer à construire une véritable identité
musicale.
Les ateliers culturels du Centre sportif, Culturel et social (CSCS) du collège
proposent des espaces de réflexion sur autour de différentes thématiques
dont ‘Une fenêtre sur les arts’ dans laquelle vous intervenez. Parlez-nous
de cette initiative.
C’est en effet une excellente initiative du Centre sportif, culturel et social.
‘Fenêtre sur les arts’ est un cycle de conférences. Un sujet est choisi et il est
décliné par différents conférenciers, en littérature, peinture, cinéma et musique.
Pour la saison 2013-2014, les cinq thèmes choisis étaient : le désir, la folie, le
bestiaire, le rêve, le salut. La musique m’ayant été dévolue, j’essaye de trouver
pour chaque thème, des pièces musicales, la plupart du temps des extraits
d’opéra, afin de l’illustrer le plus complètement possible. En même temps, j’en
profite pour parler du compositeur, des chanteurs, de l’orchestre, et je replace
l’opéra dans son contexte général.
Comment se présente le cycle de ces conférences ?
Je commence par parler du thème en général : qu’est-ce que le désir ? Que
représente le rêve ? En quoi les animaux peuvent-ils illustrer la musique ou
pourquoi associe-t-on musique et folie ?...etc. Puis je présente brièvement le
compositeur, le style de musique que nous allons entendre, je raconte l’histoire
s’il s’agit d’un opéra (on dit l’argument) et enfin je passe l’extrait musical,
toujours en vidéo en expliquant le genre musical que nous sommes en train
d’entendre, les tessitures des chanteurs…etc. C’est une façon plus ludique
d’aborder la musique en général et l’opéra en particulier.
De quelle manière a débuté votre coopération avec le Centre ?
Par le biais de la musique! En 2011, sur les conseils de mon collègue (et
néanmoins ami) Bahjat Rizk, j’ai présenté mon ouvrage ‘Compositeurs libanais
XXe et XXIe siècles’ en avant-première à Jamhour (dont je suis ancienne). Ceci a
débouché, grâce à la volonté du père Bruno Sion, à l’efficacité et le dynamisme
de Joumana Hobeika et à la générosité de Robert Matta, sur la fondation du
Centre du Patrimoine musical libanais, centre d’archives et de documentation,
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Zeina Kayali, une passionnée de musique, Agenda Culturel
http://www.agendaculturel.com/Musique_Zeina+Kayali_une_passionnee_de_musique[22/04/2014 08:46:27]
dont le but est de rassembler, conserver et valoriser les archives de nos
compositeurs et interprètes. Étant donc “revenue″ à Jamhour, j’ai tout
naturellement accepté ce cycle de conférence dans le cadre des ateliers culturels.
Quels sont les thèmes que vous abordez lors de ces rencontres ? De quelle
manière abordez-vous la réflexion destinée à un large public ? Que
cherchez-vous à transmettre ?
Je cherche à donner l’envie d’en savoir plus. Si l’auditeur est très versé en opéra,
il revoit des scènes qu’il connaît déjà ou en découvre qu’il ne connaît pas. S’il est
totalement néophyte, il entre petit à petit dans le monde de l’opéra et, s’il aime
l’extrait qu’il entend, il peut aller plus loin dans l’écoute et dans la découverte.
J’ai en effet un public très mélangé de connaisseurs et de débutants. Et ce qui
me fait grand plaisir c’est de constater que les deux y trouvent du plaisir !
Pour ceux qui ne l’auraient pas encore saisi, vous cultivez une véritable
passion pour la musique. Avec 15 ans de piano derrière vous et une
pratique assidue du chant dans diverses formations, quel est votre rapport
à cet art en général ?
La musique fait partie intégrante de ma vie. Elle m’accompagne chaque jour de
diverses façons. Par la radio qui est branchée pratiquement 24h sur 24h, par les
concerts auxquels j’ai la chance de me rendre en moyenne deux à trois fois par
semaine, par les formations musicales où je pratique le chant et avec lesquelles
je donne plusieurs concerts par an, par les articles que j’écris dont le thème est
la musique et plus particulièrement l’actualité des musiciens libanais en France,
par l’organisation de concert dans le cadre de ma fonction à la Délégation
permanente du Liban, comme le 20 juin prochain dédié à la création
internationale des ‘Jardins d’Adonis’, opéra de Wassim Soubra, en partenariat
avec le Festival international de Baalbeck. Bref, la musique est là, et elle seule
ne déçoit jamais!
Vos goûts en matière de musique ? Un compositeur, interprète ou
instrumentiste incontournable ?
Jean-Sébastien Bach sans aucun doute. Ses ‘Passions’ sont les plus beaux opéras
du monde, sa musique pour clavier, intemporelle, ses pièces pour orgue,
bouleversantes, ses cantates rendraient la foi aux plus mécréants, ses pièces
orchestrales, éternelles. Il est le seul compositeur à avoir écrit des pièces pour
autant d’instruments seuls. Et à mon enterrement, je veux le choeur de la
cantate n° 12.
Vous êtes l’auteur du tout premier ouvrage recensant les 132
compositeurs libanais, ‘Compositeurs libanais XXe et XXIe siècles’ paru en
2011 et ayant pour vocation de sensibiliser le public libanais à “sa″ propre
musique. A quand le prochain ?
J’y travaille! Il s’agit d’un panorama de la musique au Liban depuis la fin du 19e
siècle à nos jours. J’espère pouvoir le remettre à l’éditeur fin 2014 pour une
parution courant 2015. Soyons optimistes!
À l’heure d’aujourd’hui quels sont vos rêves et ambitions pour l’avenir?
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Je voudrais, voir un jour, sur la couverture du magazine ‘Diapason’, l’annonce
d’un dossier détaillé intitulé ‘Voyage à travers les musiques libanaises’.
Célia Hassani

Zeina est depuis des mois notre fenêtre sur la France, dire qu’elle est la
correspondante de l’Agenda Culturel à Paris, c’est réduire son rôle, admettre
qu’elle est notre conseil en musique c’est lui rendre justice, mais la réalité c’est
que Zeina est notre amie, et toute l’équipe compte sur elle pour que nos lecteurs
reçoivent une information complète, rigoureuse, diversifiée.
Par cette interview, nous avons voulu aller plus loin avec Zeina, la découvrir et la
faire découvrir, car elle est de ces personnes multiples que nous avons la chance
d’avoir avec nous.

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