Simon Ghraichy : “Le devoir de l’artiste est de transmettre la paix”

2014-07-21


Simon Ghraichy : “Le devoir de l’artiste est de transmettre la paix”
Le 21/07/14

A peine rentré de Bamako où il vient de donner un concert pour les soldats français et américains
stationnés au Mali, et sur le point de repartir aux Etats-Unis où se profile pour lui une série de
prestigieux concerts, Simon Ghraichy parle à l’Agenda culturel de son parcours, de ses aspirations
et de ses projets.


Malgré son jeune âge, Simon Grhraichy, né en
1985, est loin d’être un talent en devenir. C’est au contraire un artiste totalement confirmé, au
cursus impressionnant et que les salles de concerts à travers le monde commencent déjà sérieusement
à s’arracher.

Libanais par son père, Mexicain par sa mère, ayant grandi en France, Simon Ghraichy se réclame des
trois cultures dont il est très imprégné. Il nait au Liban, mais alors qu’il a quatre ans, ses
parents partent pour la France puis pour le Mexique. Toutefois, c’est en France que Simon effectue
sa formation musicale, son “formatage”, comme il dit. Tout d’abord au Conservatoire à rayonnement
régional de Boulogne Billancourt, où il va rencontrer le grand compositeur
libanais Naji Hakim dont il suit la classe d’analyse. Ensuite, au Conservatoire supérieur national
de musique (CNSM) de Paris où Michel Beroff, pendant cinq ans, lui donne “le bétonnage nécessaire
pour se lancer dans la carrière
professionnelle”. C’est à partir de là, qu’indéniablement Simon Ghraichy décide de devenir
concertiste.

Mais Simon, avide de voyages et de nouvelles découvertes, ne se contente pas de la formation que
lui offre la France et il part pendant deux ans à Helsinki où, à l’Académie Sibelius, il se
“familiarise avec la musique nordique”, puis pendant un an en Australie où, dans le cadre d’une
résidence d’artiste avec la Fondation Steinway, il parcourt le pays pour une tournée de concerts
destinée à promouvoir les compositeurs locaux.

C’est en 2009, quand Simon Ghraichy reçoit deux prix très prestigieux, le Prix Villa-Lobos au
Brésil et le Prix Ponce au Mexique, que sa carrière opère un véritable tournant et commence à
prendre forme, car à partir de ce moment-là, “les portes s’ouvrent” et il est invité à se produire
comme soliste avec des orchestres latino-américains.

En 2013, Simon Ghraichy fait ses débuts au Liban avec l’Orchestre philarmonique. Il y joue une
pièce qui lui est chère, le ‘Concerto n° 5’, dit l’Egyptien, de Camille Saint Saens, que le
compositeur écrivit lors d’un séjour à Louxor, d’où son surnom. “Cette pièce exaltante et poétique
me tient particulièrement à cœur”, dit le pianiste qui enchaine : “Rentrer jouer au Liban
représente beaucoup moi, je suis sentimentalement très attaché à mon pays d’origine”. Simon
Ghraichy est sensible au fait que, malgré la situation politique tendue, le public libanais soit
très demandeur de musique : “La vocation du




























































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’artiste est de transmettre la paix”, Agenda Culturel



musicien est de transmettre l’art et la paix et de faire oublier aux gens leurs soucis quotidiens
par la musique”.

Quand on parle de style avec Simon Ghraichy, son regard devient rêveur, et il dit que “pour se
forger, il faut toucher à tous répertoires”. Le sien va des fugues de Bach aux sonates de
Beethoven, en passant par les créations contemporaines ou encore le répertoire latino-américain,
avec une prédilection toute particulière pour Liszt dont Simon a déjà enregistré les paraphrases
d’opéras, et dont il prépare
un enregistrement des œuvres tardives
et quid de la musique libanaise ? Simon Ghraichy, qui est très attiré par le concept de création
d’œuvres, aimerait beaucoup pouvoir l’approfondir et, pourquoi pas, d’envisager un enregistrement
qui lui serait consacré...

Zeina Saleh Kayali

[Photo : © Jean-François Meler]

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