Interview de Naji Hakim dans l'Agenda culturel

2014-12-02

Naji Hakim est une célébrité en Europe et surtout en Europe du nord où la tradition organistique est très présente et très importante. Compositeur, interprète et improvisateur, ce grand musicien se produit le mercredi 3 décembre en l’Eglise du Sacré Cœur à Gemmayzé dans le cadre de Beirut Chants. Il y jouera un programme éclectique, entrecoupé des fameuses improvisations qui ont fait sa notoriété.


Ce concert à Beyrouth est-il important pour vous ?
C'est un retour à la source, au Collège du Sacré-Cœur et à sa chapelle dans laquelle la grâce de devenir organiste m'a été donnée dès mes premiers jours de classe, en octobre 1960... C'est en pèlerinage et avec profonde reconnaissance que je m'avance.

Vous êtes aussi très connu pour vos improvisations. Comment cela vous vient-il et que ressentez-vous à ce moment-là ?
Après tant d'années d'exercice de cet art de l'instantané, je sens qu'au fond l'improvisation est une prière d'action de grâce et un moment de communion spirituelle avec le public.

Vous venez de composer votre premier concerto pour piano. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette œuvre ?
Ce concerto suit le plan de l’ouverture à l’italienne - vif, lent, vif. Le premier mouvement met en jeu trois thèmes, respectivement rythmique, oriental, de valse, agencés selon une forme sonate sans développement. Le deuxième mouvement se distingue par un thème initial aux contours chopinesques, suivi d’un thème plus agité et un thème de choral accompagné par une écriture en carillon dans l’aigu du piano. La réexposition donne lieu à une cadenza variant le thème de choral. Le finale est un rondo au refrain joyeux et virevoltant comme une tarentelle. Ses épisodes festifs et dansants se conjuguent avec le perpetuum mobile du refrain et de ses variations, jusqu’à la brillante et lumineuse coda. L'œuvre existe en quatre versions distinctes : 1/ pour deux pianos 2/ pour piano et quintette à cordes 3/ pour piano et orchestre à cordes 4/ pour piano et orchestre symphonique. Elle est dédiée à la pianiste Claire Foison.

Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali

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