Dans l'Orient le jour compte rendu du récital de Georges Daccache consacré aux compositeurs libanais

2015-06-23

Grâce au pianiste Georges Daccache, qui les a mis en lumière dans un beau récital, les compositeurs libanais n'étaient pas en reste lors de la fête de la Musique à Paris. Le concert se déroulait en l'église Notre-Dame du Liban, en association avec le Centre du patrimoine musical libanais (CPML – espace Robert Matta) et en présence de l'ambassadeur Khalil Karam, délégué permanent du Liban auprès de l'Unesco. Le récital s'ouvre sur de petites fresques folkloriques de Toufic Succar (né en 1922), doyen des compositeurs libanais vivants. Puis vient Le Patient anglais de Gabriel Yared (né en 1949), beau et majestueux prélude en hommage à Jean-Sébastien Bach, suivi de la sonate n° 1 de Béchara el-Khoury (né en
1957), oeuvre d'une densité pianistique qui requiert un souffle dont Georges Daccache ne manque pas. Puis le pianiste se lance dans une oeuvre de sa propre composition, La Vallée de la Qadisha, deuxième mouvement de la Suite maronite qui en compte cinq. Cette oeuvre se base sur une transcription des thèmes syro-maronites traditionnels datant du Ve siècle. Le concert se termine sur deux pièces de Stephan Emiyan (1930-1994), compositeur quelque peu méconnu, que Georges Daccache a rencontré lors de ses études musicales et auquel il tient à rendre un hommage appuyé. Devant l'enthousiasme du public, le pianiste joue en bis une belle pièce de Georges Baz (1926-2012), Le Prélude à la rose, dont la douceur et la poésie vont droit au coeur. Le patrimoine musical libanais, dans sa beauté et sa diversité, mérite d'être découvert, et des interprètes de plus en plus nombreux s'y intéressent et le font peu à peu sortir de l'ombre. Grâce à ce genre d'événement, les mélomanes français s'initient à une musique savante et les Libanais prennent conscience d'un bien précieux qui est le leur et qu'il leur appartient de faire fructifier et de valoriser.

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