Dans l'Agenda culturel "Georges Baz au programme de l’Orchestre Philharmonique du Liban"

2018-05-22

Il y a plus de quinze ans, Alain Pâris dirigeait pour la première fois l’Orchestre philharmonique du Liban, tout récemment créé. Une relation exceptionnelle allait s’établir entre les musiciens de cet orchestre et le chef français qui se traduit, année après année, par des concerts sans cesse plus ambitieux. On se souvient du concert de fête donné dans les jardins de l’ESA pour le 20ème anniversaire de l’Ecole.
Cette année, l’accent est mis sur les rapports entre la littérature et la musique : Mendelssohn puisant son inspiration chez Shakespeare, Fauré chez Verlaine, Dukas chez Goethe. Un parcours culturel au-delà des frontières qui rejoint l’esprit de l’ESA et où le compositeur libanais Georges Baz trouve sa juste place.

Quel est le programme du concert du vendredi 1er juin?
Mendelssohn, 4 extraits du Songe d'une nuit d'été
Baz, Esquisses
Fauré, Masques et bergamasques
Dukas, L'Apprenti sorcier

L'Orchestre Philharmonique du Liban a-t-il selon vous un rôle à jouer dans la diffusion de la musique savante libanaise ?
Sans aucun doute, et il le joue de plus en plus. Des concerts comme l'hommage à Bechara El Khoury pour ses soixante ans, l'an dernier, sont révélateurs d'une prise de conscience de ce phénomène, que ce soit pour diffuser la musique des compositeurs libanais qui vivent au pays ou celle des expatriés. Il y a partout un besoin de racines et la création d'un véritable public fidèle et curieux passe par la connaissance de ces racines.

Pensez-vous que "Debussy libanais" va bien à la musique de Georges Baz ?
Je n'aime pas trop cette référence, car elle me semble réductrice. Chaque compositeur a sa propre marque. Debussy a influencé beaucoup d'entre eux mais ce que je connais de Georges Baz reste pour moi très loin d'une sorte de copier-coller. J'y vois davantage un sens de la couleur orchestrale qu'il aurait puisé en Italie et surtout le langage de son pays. Il y a quelque temps, il y a eu une exposition au Musée Sursock consacrée à des tableaux et photos de Beyrouth d’autrefois. Une grande poésie et une certaine nostalgie aussi s'en dégageaient en nous faisant imaginer ce qu'avait été le Liban jadis. La musique de Baz a quelque chose de comparable. Le marché, la fontaine, une soirée libanaise, avec une concision et un doigté dans l'écriture qui méritent d'être mieux connus.

Quels sont vos prochains projets ?
A l'automne, plusieurs concerts en Lituanie, en Roumanie et en Arménie, notamment pour célébrer Gounod dont on fête cette année le bicentenaire de la naissance. Je vais retourner en Chine où les choses évoluent à une vitesse incroyable, tant par le niveau des orchestres que par la curiosité et le développement du public. Et l'an prochain, ce sera le 150e anniversaire de la mort de Berlioz avec plusieurs concerts que je lui consacrerai.

Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali

Partager