Dans l'Agenda Culturel "Tripoli chante Noël"

2018-12-14

Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali

Fadia Doumani, originaire de Tripoli, est pianiste, auteure et compositrice. A quelques jours d'un grand événement musical consacré à la fête de Noël, dont elle est l’initiatrice et l’organisatrice, elle répond aux questions de l'Agenda Culturel.

Que va-t-il se passer exactement à Tripoli le 16 décembre ?
Nous réunissons à la Foire Internationale Rachid Karameh de Tripoli 235 choristes, solistes et chefs de chœur, venant de 15 institutions différentes, dont le conservatoire libanais ainsi que des chanteurs, musiciens et danseurs professionnels, tous venant des quatre coins du pays, accompagnés par des instrumentistes de haut niveau de nationalités libanaise, syrienne et suisse. Le programme sera constitué de grands standards de Noël, ainsi que de deux pièces de ma composition dont ‘Yalla nenchor el salam’ (allons semer la paix). Ce concert est placé sous le patronage de l’ancien ministre et actuel député Nicolas Nahas avec la participation de Mme la députée Dima Jamali.

Comment est née l’idée de ce ‘méga concert’ ?
Il y a quelques mois, Mme Wafa Khoury, présidente et fondatrice de l’association ‘Social Way’ est venue me proposer l’idée de monter un grand concert qui réunisse les personnes de tous bords et voilà qu’en très peu de temps ce concert va voir le jour. Noël est le message de paix et d’amour par excellence, quelque soit votre âge, nationalité, culture ou religion. L’idée consiste à mélanger des musiciens de niveaux différents, allant des jeunes enfants, aux chanteurs professionnels d’opéra.

La ville de Tripoli devait-elle à votre avis, jouer un rôle culturel plus important dans la région ?
Absolument et ceci pour plusieurs raisons, dont, le fait qu’elle soit la deuxième capitale du pays, qu’elle comprenne une grande diversité dans sa population et qu’elle ait été stigmatisée et marginalisée ces dernières années suites aux dernières guerres qu’elle a connues….

Dites-nous quelques mots de votre parcours musical
Je suis musicienne de mère en fille depuis quatre générations et mon enfance a baigné dans la musique classique. Pendant la guerre du Liban, la musique servait à couvrir les sons effrayants des mitrailleuses…
N’ayant pu suivre un parcours musical académique dans ma ville de Tripoli, je me suis formée entièrement en autodidacte jusqu’à l’âge adulte où j’ai eu l’opportunité de suivre des cours à Paris et à Dubai. Je me produis régulièrement dans différents coins du Liban, notamment en donnant des concerts au profit d’enfants malades.

Que faut-il vous souhaiter ?
Que la musique puisse être un outil pour arriver à une mission de paix, qu’elle soit un vecteur d’amour, essentiel pour la renaissance de cette ville, et que ce concert puisse transmettre notre message au plus grand nombre …

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