Par Zeina Saleh Kayali

Véritable porte-parole du patrimoine musical libanais, ayant à son actif un large éventail d’œuvres de nos compositeurs, le pianiste Georges Daccache donnait à l’auditorium Aboukhater un récital tout à fait inédit avec le violoniste Mario Rahi qui commence lui aussi à s’intéresser à ce répertoire méconnu.

Le programme se composait d’œuvres de quatre personnalités musicales extrêmement différentes mais très complémentaires, issues d’un patrimoine musical qui n’a pas fini de nous étonner par sa diversité et sa multiplicité, tout comme l’âme libanaise.

Le concert s’ouvre sur la Sonate brève pour violon et piano de Boghos Gelalian (1927-2011) œuvre nostalgique d’un compositeur qui savait si bien mêler sa profonde science musicale au souvenir de ses racines arméniennes auxquelles il tenait tant. Puis vient, en création mondiale la Sonate pour violon et piano en do mineur d’Iyad Kanaan (né en 1971), en hommage à Boghos Gelalian, belle pièce de facture classique d’un jeune et brillant compositeur à son illustre aîné. Le Prélude et scherzo pour violon et piano de Claude Chalhoub (né en 1974), lui-même virtuose du violon, enchantent le public par sa fraîcheur et son rythme endiablé et enfin le Cappricio pour violon et piano de Naji Hakim (né en 1955), que l’on ne présente plus, fascine par sa difficulté technique et son brio.

Les deux interprètes sont très convaincants dans un répertoire que l’on n’entend pratiquement jamais et où tout reste à construire, très concentrés sur un dialogue musical où l’élégance et la virtuosité sont de mise.

Organisé par le Conservatoire national et le Centre du Patrimoine musical libanais (CPML), ce récital se situe dans la ligne du partenariat de ces deux institutions pour la diffusion et la valorisation de la musique savante libanaise.