Gabriel Yared, 50 ans de musique

2019-06-22

Par Zeina Saleh Kayali

Il est d’usage de célébrer les anniversaires des compositeurs par des concerts et le Centre du patrimoine musical libanais avec l’orchestre philharmonique du Liban et les chœurs de Notre Dame de Louaizé n’ont pas failli à cette tradition et ont rendu hommage au plus célèbre de nos compositeurs, en lui offrant pour son changement de décennie, l’écrin d’un lieu cher à son cœur, dans la ville qui l'a vu naître. Car c’est bien dans cette église Saint Joseph que Gabriel Yared a fait sa première communion et a été organiste titulaire pendant 3 ans.

Ce concert était original à plus d’un titre. Tout d’abord il a permis d’entendre des pièces totalement inédites dont certaines spécialement réorchestrées pour l’occasion, ensuite il est le coup d’envoi d’une longue et belle série de festivités dont l’ouverture du Festival de Beiteddine avec Yasmina Joumblatt le 18 juillet prochain.

Le public venu très nombreux était curieux et impatient découvrir ce programme inédit et il n’a pas été déçu. Les pièces s’enchaînent et les atmosphères changent, tantôt d’Orient (le prophète, Hanna K .) ou d’Occident (Raven Girl, Troy, Camille Claudel...)

Les solistes se succèdent, Marie-Josée Matar, au soprano pur et cristallin, Yasmina Joumblatt à la voix chaude et envoutante, le pianiste Georges Daccache, aujourd’hui porte parole principal du patrimoine musical libanais.

L’orchestre philharmonique du Liban dont c’était le concert de clôture de saison, entre complètement dans l’univers de Gabriel Yared, et épouse harmonieusement les couleurs chatoyantes de son langage musical. Le choeur NDU dont la beauté des voix et l’homogénéité sont maintenant célèbres, fait résonner sous les voûtes de l’église la musique de façon jubilatoire.

Tous sont placés sous la direction inspirée et précise du maestro Dirk Brossé qui connaît intimement la musique de Gabriel Yared et l’interprète depuis de longues années.

Retour aux sources de l’enfant du pays qui porte haut les couleurs du Liban à travers le monde, ce concert était un moment de grâce hors de l’espace et du temps.

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