Dans l'Agenda Culturel PARIS CHANTE POUR BEYROUTH

2020-09-07

Zeina Saleh Kayali
L’aide de la France au Liban sinistré passe aussi par le biais de la musique et c’est dans cet esprit d’entraide que s’est tenu, en l’église Saint Sulpice à Paris, un concert en hommage aux victimes de l’explosion du 4 août.



Le chœur international Hugues Reiner, l’Euromusic Symphonic Orchestra et des solistes de renom, dont la soprano libanaise Rima Tawil, étaient placés sous la direction d’un grand ami du Liban le chef d’orchestre Hugues Reiner.

Le concert s’ouvre sur une œuvre du patrimoine musical libanais sacré, le Kyrie de Ziad Rahbani, pièce mystérieuse et étrange interprétée par le ténor Michel El Ghoul qu’accompagnait le chœur, covid oblige, entièrement masqué de noir. Pour l’occasion, des instruments orientaux ont été adjoints à l’orchestre. Vient ensuite la Symphonie n° 7 de Beethoven puis un Nessun Dorma (extrait de l’opéra Turandot de Puccini) remarquablement chanté par le ténor Joachim Bresson.



Enfin, le Requiem de Mozart, œuvre intemporelle, que l’on ne se lasse jamais d’écouter. La battue du chef est électrique et exaltée et voilà, chose totalement inédite, qu’il assure lui-même la partie soliste de basse, passant avec un égal bonheur du pupitre de chef à celui de chanteur. Guillemette Laurens, que l’on a découvert dans le répertoire baroque et notamment avec William Christie, est à la hauteur de son célèbre timbre sombre et chaleureux de mezzo-soprano. Rima Tawil mêlant puissance et sensibilité, est bouleversante dans ce genre musical de l’oratorio où l’on ne l’entend pas souvent. Sa technique parfaite est sous-tendue par une profonde et sincère spiritualité.



Ces quelques grammes de finesse dans un monde de brutes nous rappellent qu’encore et toujours, seule la musique est la véritable consolatrice des malheurs de la terre.

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