Dans l'Agenda DES NOUVELLES DE CHAMPLAIN

2020-10-20

Zeina Saleh Kayali
Alors qu’ils sont en pleine préparation leur troisième album, les fondateurs de l’ensemble vocal et instrumental Champlain, Fouad Maroun et Eid Eid, répondent aux questions de l’Agenda culturel.

Comment avez-vous fondé l’ensemble Champlain ?

Nous nous sommes connus au Canada où l’un et l’autre apprécions beaucoup la chanson francophone à texte. A notre retour au Liban en 1995, nous avons éprouvé une certaine nostalgie pour ce genre musical, notamment la chanson du Québec, et avons pris l’habitude de nous réunir les uns chez les autres pour faire de la musique entre amis. Petit à petit, les choses ont évolué et l’ensemble s’est étoffé.



Vous avez alors commencé à composer vos propres chansons ?

Oui. Au départ, nous étions attirés par la polyphonie et avions surtout envie d’harmoniser les chansons du répertoire. Puis avec l’arrivée des instruments la partie a cappella a diminué au profit de l’accompagnement instrumental. Mais nos chansons sont encore interprétées à plusieurs voix. C’est un peu notre marque de fabrique !



Comment composez-vous vos chansons ?

La première étape c’est le texte. Eid Eid écrit les chansons et ensuite les propose aux différents musiciens de l’ensemble. Celui que le texte inspire, le met en musique.



C’est donc un véritable collectif de musique ?

Absolument. C’est le principe. Nous sommes cinq personnes à composer dans le groupe.



Combien êtes-vous en tout ?

C’est un ensemble à géométrie variable qui peut passer de huit à trente personnes. Tout dépend des circonstances et des occupations de chacun. Ceux qui sont partis l’ont fait en général pour des raisons professionnelles ou d’émigration, mais tous ceux qui sont passés par Champlain sont restés proches de l’ensemble. L’aspect convivial est très important. On pourrait dire que c’est un groupe d’amis qui se réunissent pour faire de la musique de qualité.



Quand avez-vous donné votre premier concert public ?

En janvier 2001 à l’Unesco à Beyrouth. C’est là que nous avons joué nos deux premières chansons originales au milieu d’un florilège de reprises arrangées à la façon Champlain !



Vous avez commencé depuis à vous produire régulièrement ?

Oui nous donnons un grand concert par an et participons à plusieurs événements comme la fête de la musique.



Vous êtes autodidactes ?

Nous les fondateurs oui. Ce qui nous a d’ailleurs valu un savon de la part de Zaki Nassif que nous avions croisé lors d’un concert ! Nous avons l’amour de la musique et la culture musicale. Toutefois, certains des membres de Champlain sortent du Conservatoire.



Votre troisième album sort bientôt ?

Oui nous y travaillons mais nous ne mettons pas de contraintes de temps. C’est une question de disponibilité, d’humeur, d’inspiration…



Quel est votre modèle économique ?

Nous nous auto-finançons. La billetterie paye les concerts et les enregistrements. Les mécènes pour la chanson francophone ne courent pas les rues !



Justement il vous faudrait peut-être un peu plus de visibilité ?

En 2017, nous avons représenté le Liban aux jeux de la Francophonie en Côte d’Ivoire. Nous avons senti un excellent répondant de la part du public sur place et nous avons reçu beaucoup de propositions depuis. Mais le moment n’est pas idéal !



Vous avez souffert du confinement ?

D’une part, oui car nous n’avons plus pu nous retrouver aussi régulièrement et d’autre part non parce que cela nous a permis de travailler à de nouvelles chansons. Nous avions prévu en avril dernier un grand concert de levée de fonds pour l’église Saint Joseph en collaboration avec la chorale de l’église. Malheureusement la crise sanitaire en a décidé autrement !



D’où vient le nom de Champlain ?

C’est un clin d’œil au Québec. L’un des quatre ponts de Montréal qui porte le nom Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec, s’appelle ainsi et puis, comme nous aimons jouer avec les mots, nous n’avons pas résisté à la signification que pouvait porter ce nom ! Tout d’abord un chant qui n’est pas vide et ensuite une petite référence historique au plain chant du Moyen-Age.

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