Dans l'Agenda Culturel BETTY SALKHANIAN KOURTIAN ET MARIO EID EN CONCERT

2023-10-28

Zeina Saleh Kayali
Il n’est pas courant d’entendre des duos composés d’un piano et d’une guitare. C’est même chose plutôt rare. Pourtant, il en est un, remarquable, qui s’est produit à l’Assembly Hall, dans le cadre du programme de musique AUB-Zaki Nassif 2023-2024 : « Se souvenir et découvrir ». Devant une salle (presque) pleine et un public comblé, Betty Salkhanian Kourtian au piano et Mario Eid à la guitare offraient un récital au programme original, éclectique et d’un très haut niveau technique et musical.



En introduction, le père Khalil Rahmé, l’une des principales chevilles ouvrières de la vie musicale au Liban, avait évoqué l’importance de la musique comme vecteur de paix et présenté les deux interprètes.



Le programme s’ouvre avec la Sonate pour piano et guitare de Franz Schubert (1797-1828), pièce initialement écrite pour le violoncelle et transcrite pour la guitare par Mario Eid. D’emblée, le ton est donné : virtuosité, sensibilité, technicité, homogénéité. Nous sommes clairement en présence de deux excellents musiciens. Betty Sakhanian Kourtian, que l’on connaît comme concertiste, s’avère être également une fabuleuse chambriste, à l’écoute de son partenaire. Son jeu subtil et ferme reste bien présent sans jamais que le piano écrase la guitare. Equilibre parfait et dialogue permanent entre les deux instrumentistes. La guitare de Mario Eid interpelle immédiatement l’auditeur par la sensation de plénitude et la qualité de la projection et du son, sans compter la souplesse et la vélocité de l’artiste.



Le récital se poursuit avec Non piu mestar de Wilhem Neuland (1806-1899), deux Duos pour piano et guitare de Ferdinando Carulli (1770-1841), quatre pièces de Gerald Schwertberger (1941-2014) et comme bouquet final, en création mondiale, un extraordinaire florilège de pièces de Zaki Nassif (1916-2004) arrangées pour piano et guitare avec un goût exquis par Salvatore Scinaldi.



Grand moment de bonheur partagé où par la grâce de la musique, le public a pu se souvenir des grands maîtres du 19e siècle et découvrir ceux du 20e siècle, en essayant d’oublier le marasme ambiant.

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