Charbel Rouhana dans l'agenda culturel

2013-11-11

Charbel Rouhana a plusieurs cordes à son
oud : compositeur, poète, chanteur,
interprète, et ce que l’on sait beaucoup
moins, auteur de manuels de oud qui sont
étudiés dans de nombreuses écoles de
musique. Cet artiste multiple a une actualité
chargée pour les jours à venir.
A l’invitation du Centre du patrimoine musical
libanais (CPML), il donne un concert le mercredi
13 novembre au musée MIM à Beyrouth et, le
22 novembre, jour de la fête nationale, il se
produit dans la mythique Salle I de l’Unesco à Paris, concert organisé par
l’association Diaspora libanaise Overseas , sous l’égide de la Délégation
permanente du Liban auprès de l’Unesco.
Vous êtes issu d'un milieu familial très musical. Racontez-nous comment
cela a influencé votre propre parcours de musicien.
Je suis le dixième d’une famille de onze enfants. J’ai été bercé dès mon plus
jeune âge par la musique et le théâtre, particulièrement grâce à deux de mes
frères. Boulos, musicien et maintenant évêque, qui m’a très tôt encouragé et
emmené à mon premier cours de musique. Boutros, poète et metteur en scène,
qui a eu, quant à lui, le courage de me laisser mettre en musique une de ses
pièces de théâtre, malgré mon expérience très limitée à l’époque ! Mon cousin,
Marcel Khalifeh, célèbre musicien, a eu aussi une très forte influence sur moi. Il
m’a familiarisé avec la musique des frères Rahbani, la musique folklorique et
traditionnelle… C’est dans cette ambiance que j’ai été élevé.
Vous avez une relation très fusionnelle avec notre pays que vous avez
toujours refusé de quitter alors que vous en avez eu l'occasion. Pensezvous
qu'il faudrait mettre plus en valeur nos musiques libanaises?
En effet, je n’ai jamais pensé sérieusement quitter le Liban, bien que l’idée me
vienne souvent à l’esprit. Ici, la vie est difficile et l’absence de l’application des
lois rend le quotidien parfois insupportable. Malgré tout, je crois que la
transmission de l’art libanais est essentielle. Il est important aujourd’hui, plus
que jamais, de donner à l’art et aux artistes toute la place qu’ils méritent. La
musique est un art à partager. Il existe au Liban quelques musiciens très
talentueux. Si leurs musiques étaient diffusées, je suis certain qu’elles feraient
l’admiration du public.
Le Centre du patrimoine musical libanais (CPML) pour qui vous donnez un
concert le 13 novembre au musée MIM de l'USJ, a commencé une
démarche inédite de conservation et de valorisation des archives des
interprètes et compositeurs libanais. Que pensez-vous de ce projet ?
J’ai eu l’occasion de visiter le CPML et j’ai vraiment été impressionné par l’idée de
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Charbel Rouhana : ’’La transmission de l’art libanais est essentielle’’, Agenda Culturel
http://www.agendaculturel.com/Musique_Charbel+Rouhana_La_transmission_de_l_art_libanais_est_essentielle[12/11/2013 10:00:52]
conserver les archives des compositeurs et interprètes libanais. C’est une
démarche nouvelle qui a été entreprise et réalisée avec beaucoup de sérieux. Elle
m’a incité à offrir, à mon tour, ma modeste production musicale.
Vous allez bientôt vous produire à Paris pour la fête nationale libanaise
devant un parterre d'expatriés libanais. Quel est pour vous le symbole de
ce concert?
Le titre du concert est très évocateur : ‘Le cri d’un peuple’. Il ne s’agira pas
seulement d’évoquer la nostalgie du pays au moyen de chansons traditionnelles
et folkloriques libanaises, mais aussi d’exprimer les soucis et la peur de tout un
peuple, succombant au poids de la situation au Liban et dans la région.
Propos recueillis par Zeina Kayali, Paris

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