dans l'orient littéraire le livre de chevet de Mona Ahdab

2014-01-07

Mona A. Ahdab
2014-01-09
Même si plusieurs livres se succèdent, j’ai deux livres de chevet que
j’aime toujours garder près de moi: Sâdhanâ de Rabindranâth Tagore
et Le livre tibétain de la vie et de la mort de Soygal Rinpoché. C’est
à travers ses essais que j’ai découvert l’oeuvre de R. Tagore lorsque
j’étais adolescente. J’ai commencé par Vers l’homme universel, et
j’ai tout de suite été fascinée par sa pensée. Son analyse des
mouvements historiques est très riche, j’aime sa vision de la société,
sa soif d’embrasser la diversité humaine ainsi que sa quête de liberté
d’esprit et de pensée. Quant au Livre tibétain de la vie et de la mort,
je l’ai lu pour la première fois, il y a dix ans. Même si certains
éléments de ce livre m’échappent encore, j’y replonge régulièrement.
Penser la mort n’est pas un exercice aisé ; il nous impose beaucoup
d’humilité. Accepter de mourir, c’est accepter nos fragilités et nos
incertitudes, c’est renoncer à l’existence d’une vérité pour
questionner sans cesse les multitudes de vérités qu’on se construit,
sous formes d’illusions, par peur de plonger dans l’océan de
l’impermanence. Ce livre est comme une piqûre de rappel quant à
l’impermanence des choses, des êtres et des pensées. Comment
accepter la mort d’un être proche si on ne peut accepter notre propre
mort ? Même si le travail de deuil reste un processus long et
douloureux, il me semble que l’acceptation de cette impermanence
est le plus bel hommage et le plus beau témoignage d’amour qu’on
puisse exprimer à ceux qui nous quittent. On meurt tous les jours, on
se transforme à chaque instant. Nous ne sommes que des pèlerins
vêtus d’illusions sur le sentier de la vie.

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