“Bacchus, Elie et Jahida”, par Zeina Saleh Kayali-Agenda culturel

Dans l’Agenda culturel “Bacchus, Elie et Jahida” 2018-08-19 Par Zeina Saleh Kayali

On dit que le tarab conduit à l’extase et que le jazz fédère les cultures. C’est exactement l’esprit du concert ‘du tarab au jazz’ donné par Elie Maalouf et Jahida Wehbé dans le cadre féerique du Temple de Bacchus à Baalbeck.

Elie et Jahida faisaient là leurs premiers pas musicaux au mythique festival de Baalbeck et pour un coup d’essai, ce fut véritablement un coup de maître.
Le concert se constituait d’un mélange subtil et raffiné des genres. Mélange des répertoires bien sûr, mais aussi des instruments, orientaux et occidentaux, (piano, violon, violoncelle, contrebasse, kanoun, accordéon, trompette orientale, percussions orientales, batterie) dialoguant dans une fusion totale et passant d’un style à l’autre avec un naturel parfait. Un chœur, rejoint pour une œuvre, par des jeunes enfants de la région, souligne le propos avec justesse et précision.

Jahida Wehbé est une ‘bête de scène’ dont la présence rayonnante illumine et occupe immédiatement l’espace. Elle se saisit du public, le séduit, le captive, l’enjôle, tantôt mutine ou tragique mais toujours royale, portant avec une grâce infinie et une voix envoûtante les textes des plus grands poètes de tous les temps (Mahmoud Darwich, Said Akl, Al Hallage…)

Elie Maalouf, compositeur et pianiste, est le véritable ‘deus ex machina’ de cette soirée. Il en a conçu le déroulement, choisi les instrumentistes, orchestré les pièces et composé certaines d’entre elles spécialement pour l’occasion, dont l’éclatante Ouverture qui, d’entrée de jeu, donne le ton et met l’auditeur dans l’esprit du concert.

Le public, extrêmement réceptif et enthousiaste, hurle sa joie en reconnaissant certains standards revisités (Feyrouz, Dalida, Edith Piaf, Asmahan…) mais se reconcentre aussitôt pour écouter les pièces qu’il ne connait pas et découvre avec bonheur.

Soirée d’anthologie, de découvertes et de nostalgie, grâce à ces deux artistes d’exception et au Festival de Baalbeck toujours fidèle à sa mission de mettre en valeur le patrimoine musical libanais et de favoriser le dialogue des cultures.

Related posts

Michel Fadel en concert à Montréal à l’initiative du producteur Tarek Sikias, de Gisèle Kayata Eid-Agenda culturel

Mélodies et Poèmes, 1 rendez-vous unique à la Foire Internationale Rachid Karamé de Tripoli, conçue par le célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer dans les années 1960, de Joumana Chahal Timerey-Agenda culturel

Marina Wakim Moukhaiber lance son 3e album, de Zeina Saleh Kayali-Agenda culturel