Beyrouth Chants à ND de la Semence de l’Université Antonine (UA), à Baabda : Une belle harmonie de violon et piano, de Nelly Helou-Agenda culturel

Beyrouth Chants à ND de la Semence : Une belle harmonie de violon et piano MUSIQUE MUSIQUE 15/12/2025Nelly Helou-Agenda culturel

Après le magistral concert d’ouverture de Beyrouth Chants (BC), le 29 novembre en l’église Saint-Joseph de l’USJ, le festival se poursuivait le 30 novembre avec un concert de violon et piano enlevé, à l’église Notre-Dame de la Semence de l’Université Antonine (UA), à Baabda. Dans ce lieu de recueillement, récemment intégré au circuit de BC, la soirée était organisée en collaboration avec la saison de musique de chambre de l’UA, qui s’y tient depuis des années.

Ce concert nous a permis de faire connaissance avec deux musiciens italiens de la deuxième moitié du 19e siècle et de la première moitié du 20e, qui étaient très joués en leur temps et peut-être moins de nos jours.
En premier, Ermanno Wolf-Ferrari, un compositeur italien de la période moderne, s’il est peu joué de nos jours, il était l’un des compositeurs italiens les plus joués de par le monde avant la Première Guerre mondiale, et l’une de ses œuvres les plus connues était « Les Quatre Rustres ». Sa musique, plutôt légère à cette période de sa carrière, deviendra plus sombre et dramatique au fil du temps.
Il fut directeur du conservatoire Benedetto Marcello de Venise.
Le second musicien qu’on a découvert ou redécouvert, selon les affinités et l’étendue de la culture musicale de chacun, fut Ottorino Respighi (1878 – 1936), compositeur, musicologue et chef d’orchestre italien.
Il reçoit ses premiers cours de violon et de piano de son père, Giuseppe, professeur de piano local. Par la suite, après une longue formation, il étudie la composition avec Rimski-Korsakov en Russie, ce qui a, dit-on, influencé son œuvre. Son répertoire musical est très vaste ; à titre d’exemples : la trilogie romaine, dont « Les Pins de Rome », poème symphonique, et « Les Fontaines de Rome ».

Des interprètes de renommée

Les deux sonates pour violon et piano ont été interprétées par des musiciens bien connus.
Au violon, Abigeila Voshtina, une violoniste d’origine albanaise. Elle a commencé le violon à six ans, à Tirana, capitale de l’Albanie, et a poursuivi sa formation dans des institutions prestigieuses de son pays, puis en Italie et aux États-Unis. Sa carrière l’a amenée à être premier violon dans d’importants orchestres, tel le théâtre de la Scala et l’orchestre symphonique Verdi, à Milan. Elle a occupé des postes de direction artistique et de conseillère culturelle et a reçu le titre de Chevalier de l’Ordre de l’Étoile d’Italie en mai 2021. Elle est également ambassadrice des chefs-d’œuvre de Puccini dans le monde et continue de se produire en tant que soliste.

Au piano, Alberto Ferro, un pianiste classique italien de renom, natif du 1er mars 1996. Il est reconnu pour avoir remporté plusieurs prix lors de concours internationaux. Détenteur d’un master avec les honneurs du conservatoire Bellini de Catane, il s’est produit dans de nombreuses salles de concert renommées à travers l’Europe, et a joué avec divers orchestres connus.

Une interprétation sentie

La première partie du programme a porté sur la Sonate no 1 en sol mineur pour violon et piano, op. 8, datée de 1901, d’Ermanno Wolf-Ferrari. Inscrite dans la dernière époque du répertoire romantique italien, elle combine la structure germanique avec le lyrisme méditerranéen. Elle a capté l’assistance à travers ses trois mouvements : 1. Allegro moderato, 2. Canzone : Adagio molto, et 3. Finale : Allegro agitato, par un côté romantique doublé d’une vivacité du jeu en finale, et les applaudissements fusent.

La deuxième partie du programme a porté sur la Sonate en si mineur pour violon et piano, composée par Ottorino Respighi en 1917, lors de la Première Guerre mondiale. Cette sonate est l’une des principales œuvres de musique de chambre à grande échelle de Respighi, avec des moments forts de piano et de violon, et le deuxième mouvement est joué d’abord au piano, avec un accompagnement rythmique.

À travers ses trois mouvements : Moderato, Andante espressivo, Allegro moderato et vivace, on relève l’intensité de cette sonate, où se mélangent à la fois le romantisme, la passion et une brillante virtuosité. Le public est conquis.

En sortant de la chapelle, face à nous, le palais présidentiel de Baabda, où le pape Léon XIV venait d’effectuer la première étape de sa visite de trois jours au Liban, où il n’a cessé de lancer son message de paix. Nous faisions un vœu : que Notre-Dame de la Semence puisse semer et enraciner ce message de paix dans les cœurs de tous les Libanais.

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