Blandine Staskiewicz et l’opéra libanais, de Zeina Saleh Kayali-Agenda culturel

Blandine Staskiewicz et l’opéra libanais 2014-06-09 de Zeina Saleh Kayali pour l’Agenda culturel

Premier prix du Conservatoire supérieur de Paris, Blandine Staskiewicz est une chanteuse éclectique dont la voix se déploie avec un égal bonheur de la musique baroque à la musique du 21e siècle, sans oublier de passer par Mozart et le romantisme.
Pour l’Agenda Culturel Blandine Staskiewicz évoque son parcours et surtout la création mondiale de l’opéra d’Orient ‘Les jardins d’Adonis’, du compositeur libanais Wassim Soubra dont elle est partie prenante. Cet événement, totalement inédit et révélateur de la vitalité du patrimoine musical libanais, se tiendra le 20 juin au siège de l’Unesco à Paris, sous le haut patronage de l’Ambassadeur du Liban auprès de l’Unesco, le Professeur Khalil Karam, en partenariat
avec le Festival International de Baalbeck.
Comment vous êtes vous tournée vers le chant? La musique a-t-elle toujours été présente dans votre vie ?
Née de parents chanteurs d’opéra, j’ai toujours entendu de la musique et du chant autour de moi. J’ai pour ainsi dire baigné dedans depuis le berceau. Quan j’ai eu neuf ans, mon père m’a emmenée avec lui en tournée à l’opéra de Rouen et m’a faite engager dans le chœur d’enfants de ‘Carmen’. Ce furent mes débuts et je n’oublierai jamais la fascination et l’admiration que j’avais pour les chanteurs solistes, ainsi que l’excitation à chaque fois que je rentrais sur scène. Je n’avais pas le trac, je me sentais comme un poisson dans l’eau. Depuis, j’ai toujours nourri le rêve de pouvoir exercer ce métier.
Vous êtes partie prenante de la création mondiale de l’opéra de Wassim Soubra, ‘Les jardins d’Adonis’. Quels sont vos liens avec le Liban et les musiques libanaises ?
Au départ, je n’avais pas de lien particulier avec le Liban mais j’ai toujours ressenti des émotions très intenses en entendant de la musique orientale, spécialement du chant. Je me souviens avoir été très émue quand j’ai entendu le chant oriental magnifiquement interprété par Marta Sebestyen au début du film ‘Le patient anglais’ (musique de Gabriel Yared), ou encore quand j’ai eu la chancE de voir en direct Zakir Hussain au chant et aux tablas et Charles Lloyd dans un concert de jazz fusion. Quand Wassim Soubra m’a contactée, j’ai été très curieuse puis séduite par sa musique. J’étais très excitée de faire partie d’un projet qui sortait complètement de ce que j’avais l’habitude de faire, et aussi d’avoir la chance de pouvoir connaître le compositeur, tout en pouvant en même temps interpréter son œuvre.
Vous semblez avoir une prédilection pour l’opéra baroque. Y-a-t-il d’autres genres d’opéra qui vous attirent particulièrement ?
Quand j’ai commencé à étudier le chant avec mon père, j’ai d’abord chanté du Mozart. La langue italienne et les lignes mélodiques de ses airs en font un laboratoire idéal pour développer naturellement la voix. Très vite mon père m’a amené aux airs de Bach pour travailler mon agilité et mon allemand, puis à la mélodie française pour affiner ma diction. Plus tard, au cours de mes études au Conservatoire Supérieur de Paris, j’ai découvert, à travers l’étude du répertoire baroque italien, que j’avais une grande aisance dans les vocalises rapides et que j’arrivais à bien contrôler mon vibrato. J’étais également très à l’aise dans la tragédie lyrique de Lully grâce à la bonne diction française que j’avais acquise. C’est ainsi que j’ai tout naturellement débuté ma carrière dans la musique baroque. Mais même si je m’y sens très bien, je ne me suis jamais vraiment spécialisée dans ce domaine. En parallèle, j’étais engagée dans des rôles d’opéra romantiques français de Gounod,
Massenet, Chabrier, Berlioz et Offenbach. Le rôle de Cendrillon (Massenet) que j’ai eu la chance d’interpréter à l’Opéra Comique fut un vrai défi technique et une expérience très exaltante. J’ai aussi interprété de nombreux rôles mozartiens, ce qui m’a permis de garder la fraicheur de ma voix.
Quels sont vos projets après ‘Les jardins d’Adonis’ ?
Du baroque en perspective. J’enregistre en septembre un CD d’airs d’Haendel et Vivaldi sur le thème de la tempête. Je serai accompagnée par l’orchestre ‘Les Ambassadeurs’ et le chef Alexis Kossenko. Nous donnons un concert final à Paris le 11 septembre. C’est un projet que j’ai dans la tête depuis plus d’un an. Je reprends ensuite le rôle de Rossane en Allemagne dans l’opéra ‘Alessandro’ d’Haendel, qui a été élu meilleur opéra live 2013 sur la chaine musicale Mezzo.

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