Confessions en temps de guerre : Zeina Saleh Kayali
CONFESSIONS EN TEMPS DE GUERRE
08/10/2024
Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?
L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les
écouter.
Zeina Saleh Kayali, auteure, vit entre Beyrouth et Paris.
Comment allez-vous ?
Mieux depuis que je suis rentrée à Beyrouth. Vivre la guerre qui se déroule dans
votre pays depuis l’étranger est tout simplement insupportable.
De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?
J’essaie de travailler : avancer sur la biographie de Zaki Nassif que je suis en train
d’écrire, essayer de couvrir l’actualité musicale libanaise en France, préparer la
6e édition des Musicales du Liban à Paris. Bref continuer à avancer dans la
mesure du possible.
Continuez-vous votre activité artistique ?
Hélas les deux masterclass qui devaient se tenir à Beit Tabaris en octobre et qui
incluaient des intervenants français ont dû être reportées. Je pense surtout à la
déception des élèves musiciens qui attendent ces moments avec impatience mais
à l’impossible nul n’est tenu.
Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?
C’est le trou noir. Je ne l’envisage pas et c’est bien cela le pire. C’est probablement
une question de lassitude. Cinquante ans que nous faisons face aux mêmes
problèmes.
Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs comme :
Livres : Au soir d’Alexandrie de Ala’ El Haswany / un jour d’avril de Michael
Cunningham/ des lendemains qui chantent d’Alexia Stresi
Series : Le bureau des légendes/The white lotus
Œuvres musicales : si l’on est d’humeur joyeuse, le concerto pour deux violons
de JS Bach, si l’on est d’humeur belliqueuse, les ouvertures des opéras de Wagner
Podcasts : les grandes sagas de France Musique. Des purs chef d’œuvres.
Un dernier mot ?
Même si nous disparaissons de la face du globe, notre culture restera pour
témoigner que nous avons existé
10