Dans l’Agenda culturel Joumana Hobeika parle des ateliers culturels de Jamhour 2013-09-12
Joumana Hobeika : ‘’Hâtons-nous de rendre la culture populaire !’’
Quelle est la genèse du projet des ateliers de Jamhour et comment a-t-il évolué depuis sa création ?
En scolarisant mes enfants au Collège Notre-Dame de Jamhour à mon retour de Washington, le RP Salim Daccache, alors Recteur de l’établissement, m’a invitée à intégrer le Conseil de Gestion, pour mener à bien l’aboutissement d’un rêve de 20 ans, la construction du Centre Sportif, Culturel et Social. Je m’y suis alors investie en prenant en charge le fonctionnement du Centre culturel. Il est vrai que durant mon séjour de cinq ans aux USA, j’avais suivi un cycle de ‘Continuing Education’, propre au système anglo-saxon. L’idée d’importer ce système au Liban a donc naturellement germé dans mon esprit !
En 2000, nous posions la première pierre de l’édifice que deviendra le Centre Culturel. En 2002, trois ateliers accueillaient déjà une trentaine d’inscrits. Dix ans plus tard, quinze ateliers sont proposés à plus de 400 participants, avec la ferme intention d’accroitre l’offre. Nos intervenants sont des politiciens chevronnés, d’éminents professeurs d’université et des artistes reconnus. Ils assurent aux participants la possibilité de débattre et de s’enrichir des idées d’autrui. La diversité des cours proposés varient de l’histoire des idées aux ateliers d’art et création, en passant par la section ‘fenêtre sur les art’ dont le dessein est d’approfondir l’écoute musicale de chacun. Chaque année, nous proposons aussi des nouveautés.
Depuis octobre 2012, une nouvelle institution est venue enrichir le Collège ND de Jamhour, il s’agit du Centre du Patrimoine Musical Libanais (CPML).
Nous en avons déjà parlé dans ces colonnes mais il serait peut-être utile de rafraîchir la mémoire à nos lecteurs à ce sujet. En effet, le CPML a pour ambition de rassembler, conserver et valoriser tout ce qui a trait aux compositeurs et interprètes libanais de musique classique. Il va bientôt ouvrir ses portes au public et, par le biais de ses flâneries, fait déjà connaître nos musiques libanaises qui sont si riches et si multiples. Ce travail sur le patrimoine et sur la mémoire dont nous commençons à prendre conscience petit à petit, est une nécessité absolue pour notre pays.
Que répondez-vous quand on vous dit que Jamhour est difficile d’accès, qu’il y a des embouteillages, et qu’il faudrait peut-être délocaliser certaines activités à Beyrouth ?
Je réponds qu’aujourd’hui, l’accès à Jamhour est l’un des plus faciles du Liban. Le réseau routier qui mène au Collège a été entièrement réaménagé et asphalté et la circulation y est extrêmement fluide. Je n’en dirai pas autant des accès à Beyrouth qui sont en permanence bouchés et surchargés ! En outre, le cadre dans lequel se déroulent les cours est absolument magnifique : D’immenses baies vitrées donnent sur la forêt de pins du Collège qui est l’une des plus belles du Liban. Donc pas d’idées reçues sur la pseudo-difficulté d’accès et j’invite cordialement les personnes hésitantes à venir s’en rendre compte par elles-mêmes.