Dans l’Agenda Culturel Disparition du père Joseph Waked
2020-05-07
Zeina Saleh Kayali
Ce compositeur discret manquera beaucoup au paysage musical libanais car, sans tapage, il y a apporté beaucoup d’innovations. C’est lui en effet qui y introduit l’oratorio à la libanaise, avec le choeur, l’orchestre et les solistes. Ces oeuvres (Le Juste du Liban, Al Fida”…)aux livrets en langue arabe sont toujours révélateurs d’ une élévation spirituelle tout en mettant l’accent sur la grandeur du Liban. Ceci sans compter ses oeuvres pour piano, pour orchestre et ses recueils de chants sacrés et liturgiques.
Prêtre Antonin, père Joseph (ou Le Maestro) comme aimaient à l’appeler ses élèves, a suivi une intense formation musicale en Italie, dans des institutions telles que l’Académie Sainte Cécile de Rome ou l’Institut pontifical de musique sacrée. Autant dire ce qui se fait de mieux en matière de musique. Son langage musical, il le reconnaissait volontiers, était d’ailleurs profondément influencé par les grands maîtres italiens.
En 1981, alors que le Liban est en pleine guerre, le père Waked, en courageux visionnaire, fonde l’école de musique des Antonins à Baabda, institution qui est devenue l’une des meilleures du pays. En 1996, il prend la direction de l’Institut supérieur de musique des Antonins. Compositeur, père fondateur, pédagogue, homme de foi, le père Joseph Waked nous laisse une oeuvre qui parlera de lui au-delà de la mort.