Dans l’Agenda Culturel LES MUSICALES DU LIBAN II : RÉCITAL D’ALIÉNOR KHALIFÉ
2023-11-20
Zeina Saleh Kayali
Pour le deuxième concert des Musicales du Liban en la cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris, intitulé Piano du Liban et d’ailleurs, la jeune et talentueuse pianiste Aliénor Khalifé avait concocté un programme très original. Il alliait des pièces du grand répertoire pianistique à des œuvres de compositeurs libanais, plus confidentielles, mais démontrant la variété et la multiplicité de ce patrimoine musical que l’on ne se lasse pas de découvrir.
Jean-Sébastien Bach (1688-1750) pour commencer. La Sarabande extraite de la Suite anglaise n° 2. Poésie et pureté, assorties à la rigueur, forcent d’entrée de jeu l’admiration d’un public venu nombreux. Puis s’enchainent trois œuvres libanaises : Nocturne à la rose de Georges Baz (1926-2012), pièce dédiée à sa mère prénommée Rose. Elégance et émotion sont les maîtres mots du langage musical de celui que l’on appelait le « Debussy libanais ». Vient ensuite Andantino de Boghos Gelalian (1927-2011), où l’on retrouve l’inspiration de la tradition musicale arménienne, que le compositeur restitue avec son extraordinaire art de la polyphonie, enfin Mélodie d’automne de Bechara El Khoury (né en 1957), petite merveille de sensibilité et de mélancolie. Nous sommes ici face au grand sens musical de la pianiste, qui réussit à plonger chacune de ces pièces dans l’atmosphère qui lui est propre.
Puis voici Les 13 Variations sur un thème d’Anselm Hûttenbrenner en la mineur de Franz Schubert (1797-1828). Cette œuvre, inspirée par un quatuor à cordes de Hüttenbrenner, incarne le sens de l’amitié qui a toujours guidé la vie de Schubert. L’interprétation d’Aliénor Khalifé présente un mélange de force et de grâce infinies, tout en finesse schubertienne.
Reviennent alors les compositeurs libanais. Polka orientale de Wadia Sabra (1876-1952), que le public connaît surtout comme compositeur de l’hymne national libanais mais dont le répertoire pour piano est très injustement méconnu, L’Enfantine et la Valse éphémère deux petits bijoux d’inspiration romantique d’Abdel Rahman El Bacha, mondialement connu comme pianiste mais plus confidentiel comme compositeur, Variation sur un thème oriental de Toufic Succar, pièce qui a particulièrement plu, car elle est pleine de réminiscences d’une chanson traditionnelle connue de tous et Prélude n° 2 de Houtaf Khoury, œuvre forte et étrange qui a beaucoup intéressé.
Pour conclure en apothéose, la Ballade n° 3 de Frédéric Chopin (1810-1849), œuvre emblématique à la redoutable difficulté technique. L’interprète nous l’offre assortie d’une plénitude sonore, dans la douceur comme dans la puissance. Avec un subtil art des enchaînements, Aliénor Khalifé vise juste sans jamais surjouer.
Le public en redemande et Aliénor offre deux bis, un Nocturne d’Edvar Grieg (1843-1907) et clôture en beauté avec la pétillante Polka orientale de Sabra.
Beau deuxième concert que proposaient les Musicales du Liban, où le dialogue Orient-Occident prenait tout son sens. Rendez-vous dimanche 26 novembre avec le quatuor Sedecim, ou quand quatre musiciens français décident de s’attaquer à la musique savante libanaise !
2023-11-20
Zeina Saleh Kayali
Pour le deuxième concert des Musicales du Liban en la cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris, intitulé Piano du Liban et d’ailleurs, la jeune et talentueuse pianiste Aliénor Khalifé avec concocté un programme très original. Il alliait des pièces du grand répertoire pianistique à des œuvres de compositeurs libanais, plus confidentielles, mais démontrant la variété et la multiplicité de ce patrimoine musical que l’on ne se lasse pas de découvrir.
Jean-Sébastien Bach (1688-1750) pour commencer. La Sarabande extraite de la Suite anglaise n° 2. Poésie et pureté, assorties à la rigueur, forcent d’entrée de jeu l’admiration d’un public venu nombreux. Puis s’enchainent trois œuvres libanaises : Nocturne à la rose de Georges Baz (1926-2012), pièce dédiée à sa mère prénommée Rose. Elégance et émotion sont les maîtres mots du langage musical de celui que l’on appelait le « Debussy libanais ». Vient ensuite Andantino de Boghos Gelalian (1927-2011), où l’on retrouve l’inspiration de la tradition musicale arménienne, que le compositeur restitue avec son extraordinaire art de la polyphonie, enfin Mélodie d’automne de Bechara El Khoury (né en 1957), petite merveille de sensibilité et de mélancolie. Nous sommes ici face au grand sens musical de la pianiste, qui réussit à plonger chacune de ces pièces dans l’atmosphère qui lui est propre.
Puis voici Les 13 Variations sur un thème d’Anselm Hûttenbrenner en la mineur de Franz Schubert (1797-1828). Cette œuvre, inspirée par un quatuor à cordes de Hüttenbrenner, incarne le sens de l’amitié qui a toujours guidé la vie de Schubert. L’interprétation d’Aliénor Khalifé présente un mélange de force et de grâce infinies, tout en finesse schubertienne.
Reviennent alors les compositeurs libanais. Polka orientale de Wadia Sabra (1876-1952), que le public connaît surtout comme compositeur de l’hymne national libanais mais dont le répertoire pour piano est très injustement méconnu, L’Enfantine et la Valse éphémère deux petits bijoux d’inspiration romantique d’Abdel Rahman El Bacha, mondialement connu comme pianiste mais plus confidentiel comme compositeur, Variation sur un thème oriental de Toufic Succar, pièce qui a particulièrement plu, car elle est pleine de réminiscences d’une chanson traditionnelle connue de tous et Prélude n° 2 de Houtaf Khoury, œuvre forte et étrange qui a beaucoup intéressé.
Pour conclure en apothéose, la Ballade n° 3 de Frédéric Chopin (1810-1849), œuvre emblématique à la redoutable difficulté technique. L’interprète nous l’offre assortie d’une plénitude sonore, dans la douceur comme dans la puissance. Avec un subtil art des enchaînements, Aliénor Khalifé vise juste sans jamais surjouer.
Le public en redemande et Aliénor offre deux bis, un Nocturne d’Edvar Grieg (1843-1907) et clôture en beauté avec la pétillante Polka orientale de Sabra.
Beau deuxième concert que proposaient les Musicales du Liban, où le dialogue Orient-Occident prenait tout son sens. Rendez-vous dimanche 26 novembre avec le quatuor Sedecim, ou quand quatre musiciens français décident de s’attaquer à la musique savante libanaise !