Irma Toudjian ou la musique libanaise en Sardaigne, de Zeina Saleh Kayali-Agenda culturel

Dans l’Agenda culturel Irma Toudjian ou la musique libanaise en Sardaigne 2013-06-05 de Zeina Saleh Kayali

Pianiste et compositrice libanaise d’origine arménienne vivant en Italie, Irma Toudjian jongle avec bonheur entre ses différentes cultures. Elle nous parle des festivals dont elle est l’initiatrice et de son actualité musicale entre la France et l’Italie.
Vous avez grandi au Liban où vous avez commencé votre cursus musical, puis vous êtes partie pour la France et pour l’Italie. Parlez-nous de ce parcours ?
Après des études de piano au Conservatoire de musique de Beyrouth avec Madame Dabaghi puis Madame Saab, les événements du Liban m’ont amenée à Paris où j’ai poursuivi mon cursus pianistique à l’Ecole normale de musique sous la direction de Pierre Réach et simultanément au Conservatoire de Tours avec Charles Lillamand et j’ai travaillé en fin de parcours avec Ramzi Yassa. Pendant toutes mes années d’études à Paris, Walid Akl m’a prodigué ses conseils et son écoute amicale et professionnelle. Mon parcours, comme tant d’autres, se caractérise surtout par toutes ces rencontres qui ont été déterminantes et décisives. J’ai enseigné dans divers conservatoires municipaux ou régionaux en
France et donné quelques concerts. C’est au bout de 17 ans que j’ai quitté Paris pour m’établir en Sardaigne, à Cagliari où je vis et travaille. J’ai commencé à composer dans les années 90 après mon installation à Cagliari.
En Sardaigne, vous avez fondé un festival de piano connu dans toute l’Europe et vous êtes actuellement de passage à Paris pour le festival Les arts florissants de la Sardaigne. De quoi s’agit-il exactement ?
A mon arrivée à Cagliari, en Sardaigne, j’ai instauré pendant 10 ans un concours international de piano, Premio Gramsci, auquel j’ai apporté la contribution d’un jury prestigieux de concertistes et de compositeurs dont, entre autres, Valerij Voskoboinikov, Anatolij Katz, Pierre Petit, Ramzi Yassa, Billy Eidi, Walid Akl. Depuis 12 ans, j’organise et assure la direction artistique de deux festivals annuels : Le Salon de musique où se produisent pianistes classiques, musiciens jazz, projection de films ou de vidéos avec accompagnement musical, lecture de poésies, etc, et Racconti d’Armenia (récits d’Arménie) qui – à travers la musique, la littérature, les films ou la peinture – raconte, divulgue, transmet l’histoire de la
culture arménienne dans son passé et son avenir. Le festival Les arts florissants de la Sardaigne, que j’organise à Paris et ce depuis maintenant 11 ans, expose une sélection des créations et des événements que j’ai soutenus ou que je vais soutenir à Cagliari et me permet d’établir une passerelle, un échange entre deux villes que j’aime.
En plus d’être pianiste, vous êtes compositrice. Quelle est la place de votre double origine libanaise et arménienne dans votre musique ?
Depuis ma plus tendre enfance, je suis bercée par la musique orientale, qu’elle soit arménienne avec les berceuses que mes grand-mères chantaient, ou les chansons que j’entendais dans les rues de Beyrouth.

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