Dans l’Agenda Culturel QUOI DE NEUF AU CPML ? Qu’est-ce que LE CPML, sa mission ! 2023-01-19
Le Centre du patrimoine musical libanais (CPML-espace Robert Matta) situé au Collège Notre-Dame de Jamhour a pour but de rassembler, conserver et valoriser tout ce qui se rapporte aux musiques savantes libanaises, ses compositeurs et ses interprètes. Le CPML enrichit régulièrement ses collections en recevant archives et documentation des compositeur(trice)s ou de leurs familles. Pour les lecteurs de l’Agenda Culturel comme de tous les tiers, le CPML ouvre sur l’année, 12 mois durant sans interruption, ses portes en présentiel comme en ligne pour conter et relayer aux demandeur(se)s ces émouvants documents, témoins uniques de la vie musicale au Liban.
Mais après un peu plus de 10 ans d’existence (octobre 2012-octobre 2022) il était quand même temps que le CPML parle un peu de lui et de ses activités en faveur de la musique savante libanaise et de nos musiciens libanais (interprètes et compositeurs).
La mission principale du CPML est la promotion des compositeurs libanais et la conservation, valorisation, et dynamisation en permanence de leurs archives. Succédant à Randa Sadaka, sa précédente conservatrice vivement remerciée et volant vers de nouveaux cieux, Dany G TINAWI ancien éducateur senior, formé et coaché par l’équipe informatique du CNDJ relayée par Marc Merhej son jeune et récent bachelier, désormais ancien, est depuis mi-juin (2024) sur place au quotidien du Lundi au vendredi (7h30-14h30 en horaire ordinaire comme sur RDV au: 05 92 41 51 (1507) ou par courriel : daniel.tinawi@ndj.edu.lb) et reçoit régulièrement compositeurs ou leurs familles qui souhaitent déposer et confier leurs précieuses archives, interprètes qui recherchent du répertoire (la grosse majorité des œuvres n’étant pas publiée et n’existant qu’au CPML) ou encore doctorants qui écrivent des thèses sur la musique ou sur l’histoire culturelle de la région. En outre, notre conservateur a répertorié et classé les fonds confiés au CPML et numérisé lesdits fonds archivistiques, ce qui facilite leur consultation en ligne à la demande, comme il télécharge, alimente notre site web récemment restauré.
Zeina Saleh Kayali, la vice-présidente et co-fondatrice du CPML, oeuvre avec acharnement à la valorisation de ces archives et de la musique savante libanaise en général. Elle publie régulièrement des articles sur le sujet dans l’Agenda Culturel, l’OLJ etc, comme également des ouvrages (11 à ce jour) sous forme de biographies des compositeurs, aux Editions Geuthner à Paris. En outre elle a co-fondé depuis 2019 avec le pianiste Georges Daccache, Les Musicales du Liban, un festival qui, tous les mois de novembre, en l’église Notre-Dame du Liban à Paris, programme et offre de la musique savante.
Les archives du CPML contiennent surtout des photos des différents événements, son inauguration en octobre 2012, les concerts qui ont suivi en 2013, Ziad Rahbani et le guitariste Jean Beujekian avec son octuor des Cèdres, la chorale A cœurjoie dirigée par Paul Safa ainsi que la compositrice et Chanteuse Roula Safar et tant d’autres documents de grande valeur inédits à ce jour.
L’année 2014 s’est illustrée par le disque La sève du cèdre, où le duo Christine Marchais (piano) et Marc Sieffert (saxophone) a enregistré 14 pièces totalement inédites de musique savante libanaise et donné un concert mémorable à la Résidence des Pins à Beyrouth. Le séjour des deux musiciens a également été l’occasion d’organiser une masterclass axée sur les compositeurs libanais. C’est également l’année où le CPML noue un partenariat avec le Festival International Baalbeck pour organiser le concert de l’opéra oriental Les Jardin d’Adonis de Wassim Soubra.
Toujours concernant l’opéra, en 2015, le CPML, a sponsorisé Elia Koussa, compositeur, dans sa création pour son opéra, Histoire qui se déchire sur le corps d’une femme, sur un livret d’Adonis, adapté par Caroline Solage, la soprano et musicologue.
2015 voit également la conférence du grand musicologue français Nicolas Southon qui donne une conférence autour des influences de la musique impressionniste française sur certains compositeurs libanais (Georges Baz, Toufic Succar, Bechara El Khoury etc). C’est le pianiste Georges Daccache, l’un de nos grands ambassadeurs de ce répertoire, qui en donne les exemples musicaux. Cette année-là, le CPML produit un CD de quelques pièces phare du répertoire libanais (Zad Moultaka, Gabriel Yared, Naji Hakim…) dont le thème est l’amour, et le distribue à l’occasion de la Saint Valentin. D’ailleurs le CPML soutiendra deux CD dans les années qui suivent. LeBAM, qui offre aux jeunes la possibilité d’apprendre la musique et de jouer dans des orchestres d’harmonie, puis l’un de ses projets les plus ambitieux, MASSARAT, un CD co-produit avec l’association Quart de ton et contenant des pièces originales de compositeurs libanais sur des textes poétiques libanais, interprétés par Fadia Tomb El Hage la grande diva et l’ensemble belge Fragments.
Cette même année s’enclenche la masterclass d’improvisation d’Ibrahim Maalouf qui se déroulera sur trois week-ends de l’année scolaire 2015-2016 et se clôturera par un concert des élèves fort réussi. 2016 verra également l’organisation d’un concert de Charbel Rouhana et de la création des Serpents du paradis, cycle poétique d’Elia Abouchabaké mis en musique par le compositeur Iyad Kanaan.
2017 verra le début du partenariat du CPML avec le Conservatoire national et l’Orchestre philharmonique libanais et ce jusqu’en 2020, année de pandémie, du début de la crise économique et de l’exil artistique. Plusieurs événements de grande envergure sont alors organisés : l’anniversaire des 60 ans du compositeur Bechara El Khoury en 2017, des 60 ans du compositeur Naji Hakim en 2018 et des 70 ans du compositeur Gabriel Yared en 2019. Un concert symphonique avec le soliste Sari Khalifé au violoncelle, placé sous la direction de Walid Moussallem, présentera des œuvres d’Iyad Kanaan. Entretemps des concerts de musique de chambre sont organisés dont les fameuses Sonates libanaises avec Georges Daccache et le violoniste Mario Rahi, concert qui depuis a été redonné plusieurs fois. En 2018 également une triple masterclass est organisée à Jamhour avec Christine Marchais (piano), Marc Sieffert (saxophone) et Juliette Sieffert (violoncelle). Cette même année le CPML organise (et finance en partie) un voyage au Conservatoire de Rouen, adressé aux élèves de l’école de musique de Jamhour, école régulièrement soutenue par le CPML. En 2020, le CPML est partenaire d’une prestigieuse conférence donnée par Nayla Jean Chidiac à la Résidence des pins, conférence suivie d’un récital poétique et musical avec Marie-José Matar (soprano), Randa Sadaka (récitante) et Georges Daccache (piano).
Cette foisonnante activité du CPML et sa présence devenue incontournable au sein de la communauté musicale libanaise n’aurait jamais pu voir le jour sans le précieux et constant soutien de son mécène, M. Robert Matta. Qu’il en soit vivement et chaleureusement remercié.