L’un des plus grands privilèges est sans doute d’être appelé à représenter, au-delà de nos frontières, le patrimoine et la culture de notre pays.
C’est l’expérience vécue récemment par le chœur de Philokalia, dirigé par Sœur Marana Saad et accompagné à l’orgue par Fadi Khalil, invités pour la troisième fois par le prestigieux Festival Sacrée Musique. Après Lyon pour une première édition et Marseille pour la deuxième en octobre dernier – une tournée malheureusement interrompue à la dernière minute en raison de la guerre -la chorale est retournée en France pour une troisième édition, marquant de son empreinte spirituelle plusieurs régions : Lyon, Loriol, Seyssel et Saint-Antoine-l’Abbaye.
À chacune de ces étapes, les églises ont vibré au rythme des voix des jeunes choristes, porteurs d’un message de foi et d’espérance. Par leur présence et leur chant, ils ont témoigné de la résilience du peuple libanais, de la beauté de leur terre, de la profondeur de leur spiritualité et de l’amour indéfectible de leur culture. Accueillis avec une extrême générosité dans des familles françaises, dont certaines, au fil des jours, sont devenues « libanaises de cœur », les choristes ont vécu un échange humain et spirituel d’une rare intensité, tissant des liens profonds et durables.
Outre les concerts dans les basiliques et les églises, le chœur a eu l’honneur de se produire à la mairie de Lyon, lieu hautement symbolique, en présence de représentants de la municipalité et d’un public touché par l’élan de fraternité et de beauté porté par ces jeunes venus du Liban.
Autre moment fort et profondément humain : une visite musicale dans une maison de retraite, où les chants ont apporté consolation, tendresse et joie aux résidents. Beaucoup, émus aux larmes, chantaient avec le chœur ou reprenaient les refrains avec des sourires lumineux. La musique, dans ce cadre intime, a agi comme un baume, réveillant des souvenirs, suscitant des émotions et offrant un moment de paix partagé.
Pour cette tournée, un programme riche et inspiré a été soigneusement élaboré, mêlant traditions syriaques et maronites, musiques sacrées anciennes et créations contemporaines. On y retrouvait des hymnes attribués à saint Éphrem, des pièces du répertoire maronite arrangées par le Père Fadi Taouk et Nadim Rouhana, des compositions modernes signées Sœur Marana Saad et Iyad Kanaan, ainsi que des odes mariales en arabe et en français composées par Iyad Kanaan et Georges Baz.
Le répertoire s’ouvrait également à l’universel, avec des chefs-d’œuvre comme Ave Verum Corpus de Mozart, Locus Iste de Bruckner et le Cantique de Jean Racine de Gabriel Fauré. D’autres pièces spirituelles, telles que Sanctus d’Edouard Torikian, Mon seul bonheur et Vivre d’amour sur des textes de sainte Thérèse de Lisieux, ainsi que des psaumes de Iyad Kanaan, enrichissaient le programme.
Des chants populaires libanais, Asfour de Marcel Khalifé et Ya ahlel Ard d’Élie Choueiry, réarrangés avec finesse par Edouard Torikian, venaient créer un pont entre tradition et modernité. Le concert s’achevait sur une note d’émotion avec ‘am behlamak ya helm ya Lebnan d’Elias Rahbani, dans un arrangement choral inédit signé Iyad Kanaan. Tous les textes furent traduits en français, offrant au public la possibilité de s’unir au sens profond de chaque parole, dans la lumière douce et recueillie des bougies.
Mais ce qui a profondément touché les cœurs, bien au-delà de l’excellence musicale, fut l’intensité spirituelle du chant : les choristes ont chanté avec leurs âmes bien plus qu’avec leurs voix. Chaque note semblait jaillir d’un lieu intérieur où résonnent foi, mémoire et espérance.
L’organiste, par la grâce de son jeu souple et méditatif, accompagnait la chorale comme en prière. Quant à Sœur Marana Saad, elle dirigeait avec humilité et intériorité, ses gestes habités traduisant les échos lointains des églises maronites d’Orient. Sa direction, bien plus qu’un acte technique, révélait une mission : faire de la musique sacrée un espace vivant de foi incarnée, un pont entre tradition liturgique et mission contemporaine.
Les basiliques, toutes pleines à craquer, résonnaient non seulement des voix du chœur, mais aussi de l’émotion palpable du public. Les témoignages recueillis à l’issue des concerts, après de longs applaudissements, étaient unanimes :
• « Magnifique, touchant… c’était une très belle soirée. »
• « Une très, très belle musique, avec un très beau chœur libanais. Ça fait plaisir de voir l’église de Loriol revivre. »
• « C’était très émouvant. Ces jeunes Libanais sont effectivement l’avenir du Liban. Ces tournées ne nous offrent que de la beauté. »
• « Un concert très apprécié, surtout par l’usage de l’arabe et du français… Je ne viens pas souvent à l’église, mais ce moment-là était particulier, un moment de communion, d’espérance et de paix. »
• « C’était formidable ! Ils ont de super voix. »
• « Moi, j’ai pleuré ce soir… de beauté. »
• « Ils ont des voix incroyables. Ça fait vibrer tout le corps. C’est fantastique. »
• « On a tout aimé. Surtout que le Liban est un pays qu’on connaît bien. C’était vraiment puissant. »
• « Nous avions les larmes aux yeux du début à la fin. »
• « J’ai adoré. Ça m’a émue. C’était doux, pur… Ce groupe de jeunes avec cette sœur qui les dirigeait… juste magnifique»
• « Ce concert nous donne envie de revenir à l’Église. »
• « Ici à Saint-Antoine, on entend souvent des prières ou de la musique… mais rarement les deux en même temps. C’était bouleversant. »
• « Ces jeunes venus du Liban, accompagnés de leur directrice religieuse, nous transmettent une foi profonde, un amour immense et une beauté rare. »
• « Des voix qui vibrent… et qui font vivre. »
Car la musique, dans ce contexte, dépasse la performance artistique.
Elle devient une mission.
Une manière de raviver un patrimoine, de transmettre une histoire, de porter un peuple.
Elle devient chemin de résurrection — une manière de faire jaillir la vie, de révéler le Christ toujours vivant au cœur de ceux qui écoutent et de ceux qui chantent.