On ne présente plus Mario Rahi, pilier de la vie musicale au Liban. Le grand violoniste donne un récital dans le cadre du festival Beirut Chants et répond aux questions de l’Agenda culturel.
Cela faisait longtemps que l’on ne vous avait pas entendu en récital. Quelle était votre actualité ces derniers temps?
En effet, vous avez raison, j’ai pris du recul pour retrouver de nouvelles motivations, m’occuper du mental surtout après la guerre, retrouver le plaisir personnel de jouer. J’en ai profité pour beaucoup pratiquer avant de pouvoir de nouveau transmettre au public.
Pourriez-vous nous présenter le pianiste italien qui vous accompagne ?
Fabio Centanni était mon pianiste à l’Académie Sainte Cécile de Rome où j’ai étudié. C’est avec lui que j’ai donné mon premier concert au Liban, de retour d’Italie. C’est très nostalgique pour moi. C’est un pianiste formidable, un excellent chambriste, et il a une capacité exceptionnelle à préparer des programmes extrêmement exigeants.
Lors de ce récital, vous jouerez une création mondiale, Sindbad, de Naji Hakim. Quelles sont les particularités de cette œuvre?
C’est une fantaisie qui s’inspire de la légende de Sindbad le marin, pleine de passages contrastés, où le compositeur alterne des thèmes lyriques avec des danses populaires. Quand j’ai écouté la version orchestrale de l’œuvre j’ai été tellement touché par le thème initial que je chantais sans cesse, ainsi que le deuxième thème lyrique. Suite à une rencontre avec Maître Hakim, il m’a dédié une version pour violon et piano que nous allons jouer pour la première fois le 11 décembre. J’en profite pour lui exprimer ma profonde gratitude et admiration.
Quelques mots du reste du programme ?
J’ai choisi un programme riche en couleurs, contrastes, et en influences diverses. Je pars de la Suite italienne d’Igor Stravinsky, inspirée du baroque italien et écrite dans un style néoclassique, je continue avec la Sonate pour violon et piano de Francis Poulenc, un compositeur dont j’aime particulièrement les brusques changements de style et enfin vient la Fantaisie sur les thèmes de l’opéra Porgy and Bess de George Gershwin, arrangée par Igor Frolov, pièce où la virtuosité du violon classique rencontre la musique jazz.
Que faut-il vous souhaiter ?
Ce récital sera le début d’une série de concerts de musique de chambre que je vais donner. J’espère vous retrouver nombreux le 11 décembre dans le cadre du festival Beirut chants, et pouvoir vous transmettre des émotions puis vous retrouver encore lors de mes prochaines prestations !
Jeudi 11 décembre à 20h
Cathédrale arménienne de Beyrouth Saint Grégoire et Saint Elie