De retour d’un concert fort réussi où il a dirigé l’Orchestre Symphonique de Biélorussie à la Philharmonie de Minsk, Michel El Murr raconte son parcours à l’Agenda culturel.
Comment êtes-vous « tombé » dans la musique ?
Mon milieu familial y était très favorable. Toute mon enfance, j’ai entendu ma mère chanter des chants traditionnels. Mon père est accordéoniste et chef de chœur. Donc la musique était à la maison ! J’ai commencé le violon dès l’âge de sept ans au Conservatoire national.
Vous avez été lauréat de plusieurs concours musicaux ?
Oui, notamment premier prix du concours international “Philharmonic of the Nations” et du concours Babikian au Liban. Après mon diplôme au Conservatoire national du Liban, je suis allé me perfectionner au Conservatoire Tchaïkovski à Moscou où j’ai passé quatre ans et où j’ai travaillé avec le premier violon solo de l’Orchestre du Bolchoi.
Comment s’est opérée la transition de violoniste à chef d’orchestre ?
En 2015, lors d’un concert avec un orchestre composé de vingt-cinq jeunes musiciens au centre culturel Selecteum à Kaslik dont j’étais le premier violon solo, nous n’avions pas de chef. Je me suis alors levé et j’ai dirigé l’orchestre. Bien sûr par la suite j’ai suivi de nombreuses formations, des masterclass et des ateliers avec des grands chefs tels que Daniel Barenboïm et Valery Gergiev entre autres. J’ai aussi beaucoup travaillé la musique de chambre notamment avec le Quatuor Musique del Tempo. Aujourd’hui je suis invité à diriger des orchestres symphoniques dans des lieux tels que le festival de l’Ermitage à Saint Pétersbourg, en Biélorussie, à Londres, en Slovénie, en Italie etc.
Quand avez-vous décidé de faire de la musique votre métier ?
Ce sont les encouragements de mes professeurs en Russie qui m’y ont conduit. Hélas au Liban les débouchés sont très limités pour un musicien professionnel. Nous avons besoin d’un système académique plus structuré afin de fonder un véritable orchestre de jeunes qui deviendront les musiciens de demain. Cela ne m’empêche pas de me produire au Liban et j’ai récemment dirigé un concert à l’Université américaine avec le Programme de musique Zaki Nassif où nous avons donné à entendre de belles pièces du patrimoine musical libanais.
Vous êtes également directeur artistique ?
Oui, depuis 2010 je travaille activement comme directeur artistique et manager musical pour différents centres culturels au Liban et à l’étranger, tels que le Festival du Conservatoire de Saint Pétersbourg par exemple.
Quels sont vos projets ?
Ils sont multiples ! Des projets avec l’Orchestre royal symphonique d’Oman où je suis régulièrement chef invité, le Festival Rachmaninov au printemps prochain, le concours international Tchaïkovski en juin et, plus près de nous, je prépare un grand concert de Noël
Que faut-il vous souhaiter ?
De pouvoir représenter le Liban à un haut niveau. Que l’on puisse dire « voici un chef d’orchestre libanais ». Je voudrais faire honneur à mon pays en dirigeant des orchestres prestigieux. Je continue évidemment à me former car, en musique, on se forme toute sa vie.