Noir sur l’Horizon de Bechara El Khoury à la Philharmonie de Paris MUSIQUECOMPOSITEURPhilharmonie de Paris 13/01/2025 de Zeina Saleh Kayali
Cette pièce pour violon et orchestre, dédiée aux victimes de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, sera créée le 25 janvier 2025 à la Philharmonie de Paris par l’Orchestre Pasdeloup et le violoniste Arnaud Nuvolone sous la direction de Christian Vasquez dans le cadre d’un concert intitulé Drame. Bechara El Khoury en parle avec l’Agenda culturel.
Cette œuvre vous tient particulièrement à cœur ?
Oui, parce qu’elle évoque l’un des (multiples) drames qui ont touché et qui touchent toujours le Liban. J’exprime ainsi mon désarroi et ma solidarité envers le pays qui m’a vu naître et qui n’en finit pas de souffrir. Elle a été composée en 2021 un an après les faits car, touché au fond du cœur, j’avais besoin, après le premier choc passé, de laisser les choses se calmer avant de commencer à écrire.
Comment décririez-vous Noir sur l’Horizon ?
Comme méditative et lyrique. Le violon y joue le rôle principal avec quelques effets orchestraux sans toutefois qu’il y ait d’explosions orchestrales. C’est une musique qui demande de la sérénité et qui pousse à l’espoir pour essayer d’oublier le désespoir qui touche le Liban depuis un demi-siècle. Je suis très heureux que ce soit le violoniste Arnaud Nuvolone, excellent interprète et grand ami du Liban, avec l’Orchestre Pasdeloup qui la créent à la Philharmonie de Paris sous la direction de Christian Velasquez.
Vous êtes également bouleversé par les événements tragiques du monde et vous l’exprimez à travers votre œuvre ?
Je ne peux rester indifférent face aux drames nés de la violence humaine. Il est vrai que le Liban est au cœur de mon œuvre, mais d’autres événements mondiaux m’ont également inspiré. Ainsi New-York tears and hope évoque les événements du 11 septembre 2001, comme un témoignage contre la barbarie. L’œuvre est créée en 2007 par le Detroit Symphony Orchestra sous la direction de Peter Oundjian. En 2020 Il fait novembre en mon âme, 7e poème symphonique, est créé à la Philharmonie de Paris par l’Orchestre de chambre de Paris sous la direction de Pierre Bleuse avec la mezzo-soprano Isabelle Druet. Cette pièce a été écrite en mémoire des victimes des attentats du 13 novembre à Paris.
Vous êtes à la tête d’un impressionnant catalogue orchestral et concertant. C’est votre mode d’expression préféré ?
J’ai étudié l’orchestration tout d’abord avec Hagop Arslanian au Liban et puis avec Pierre-Petit à l’école normale de musique à Paris. Il est vrai que ma préférence va aux œuvres orchestrales mais mon catalogue comprend également un grand nombre d’œuvres pour piano dont une partie a été enregistrée chez le label Naxos par le grand pianiste italien Giacomo Scinardo. Par ailleurs, en 2012 ma pièce Rivers était le morceau imposé du Concours international de piano Marguerite Long. J’ai aussi écrit ces dernières années un certain nombre d’œuvres vocales ainsi que de musique de chambre.
Votre œuvre a été interprétée par certains des plus grands musiciens des 20e et 21e siècle. Pouvez-vous nous en citer quelques-uns ?
Je ne peux pas être exhaustif ! Mais je peux citer les violonistes Daniel Hope et Sarah Nemtanu, le clarinettiste Patrick Messina, le flûtiste Emmanuel Pahud, les cornistes David Guerrier et Guillaume Têtu, les pianistes Pascal Amoyel, Abdel Rahman El Bacha et David Lively, les chefs d’orchestre Kurt Masur, Pierre Dervaux, Daniele Gatti, Paavo Järvi, James Conlon, Daniel Harding et bien d’autres !
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