Dans l'agenda culturel un film documentaire sur Abdel Rahman el Bacha

2015-11-04

Le Centre culturel Wallonie Bruxelles à Paris, diffuse le vendredi 6 novembre, un film documentaire de Gérard Corbiau, sur le pianiste Abdel Rahman el Bacha, intitulé ‘Un piano entre Orient et Occident’. De quoi s’agit-il exactement ? Le réalisateur belge, mélomane passionné, répond aux questions de l’Agenda Culturel.




Vous êtes surtout connu du grand public pour vos films tels que ‘Le Maître de musique’, ‘Le Roi danse ou Farinelli’.
Oui, et depuis quelques années maintenant, je m’intéresse aux portraits de musiciens, comme le documentaire que j’avais tourné avec le grand chanteur belge José Van Dam et intitulé ‘Chronique d'une Saison, Un portrait de José Van Dam’ ou bien ‘Photo de Classe, Les Premiers Prix de violon du Conservatoire’ ou encore ‘Wozzeck’.

Et qu’est ce qui vous a amené à notre Abdel Rahman el-Bacha ?
Je l’ai rencontré dans une célèbre institution belge La Chapelle musicale reine Elisabeth, qui est lieu de perfectionnement pour les futurs virtuoses. Totalement hors conservatoire, ce lieu accueille des musiciens du monde entier. C’est là que j’ai vu Abdel Rahman el-Bacha, enseigner à des futurs instrumentistes, nous avons discuté, beaucoup sympathisé et décidé de faire un film ensemble.

Le tournage a duré trois ans pourquoi autant de temps ?
Le financement de films tel que celui-là est très compliqué et puis il a fallu suivre Abdel Rahman el-Bacha lors de ses déplacements. Tout d’abord, le nœud du film est une croisière musicale en Méditerranée, à laquelle participait le pianiste. Et ce lieu de la Méditerranée était justement hautement symbolique pour ne pas dire mythique. Nous y avons filmé ses prestations à travers les différentes étapes du voyage. Puis, à l’intérieur de la structure constituée par la croisière musicale, nous avons installé deux événements clefs : d’une part une master class à la Chapelle reine Elisabeth où Abdel Rahman el-Bacha révèle son extraordinaire talent de pédagogue et d’autre part la formidable intégrale des sonates de Beethoven qu’il a donnée sur cinq jours consécutifs au festival de piano de la Roque d’Anthéron. C’était extraordinaire de pouvoir le suivre dans ces différents cadres.

Avez-vous découvert un autre Abdel Rahman el-Bacha à travers ce tournage ?
Oui, certainement. J’ai découvert les mots qu’Abdel Rahman el-Bacha dit sur la musique. Son discours est certainement l’une des plus belles choses que j’ai entendue sur ce sujet. Cet homme est un véritable philosophe de la musique et cet élément est très important dans le film. Une autre chose m’a beaucoup touchée dans le discours d’Abdel Rahman el Bacha, c’est l’hommage qu’il rend à ses parents, le compositeur Toufic el-Bacha et la chanteuse classique Wadad. Sa mère notamment l’accompagne tout le temps comme une véritable référence musicale.

Donc ce film montre toutes les facettes d’un musicien d’exception ?
J’ai essayé d’être le plus fidèle possible à la personnalité d’Abdel Rahman el-Bacha. Et ce qui me fait très plaisir, c’est qu’il aime ce film, qui lui correspond tout à fait, tant humainement que par rapport à sa façon de travailler. La preuve c’est qu’il sera présent le vendredi 6 novembre pour répondre aux questions des spectateurs.

Quel parcours envisagez-vous pour ce film ?
Il est hélas de plus en plus compliqué de diffuser des films sur la musique classique. La télévision belge l’a diffusé une fois, et il est primé dans beaucoup de festivals. Le Centre Wallonie Bruxelles à Paris offre cette possibilité au film, mais il en faudrait d’autres !

Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali
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