Parmi les festivités du soixantième anniversaire du grand compositeur libanais Naji Hakim, la création mondiale, vendredi 11 décembre, de son Concerto pour piano n° 1 par la pianiste française Claire Foison, dans le cadre du festivalBeirut Chants. A quelques jours de cet important événement, Naji Hakim répond aux questions de l’Agenda Culturel. Il s'agit de votre premier concerto pour piano, et sa création se déroule au Liban. Est-ce symbolique pour vous ? Le principal objectif de mon oeuvre est la joie dans l'élévation poétique. La musique n'est qu'un moyen pour tenter d'y parvenir. La création de mon Concerto pour piano répond à la noble invitation de Beirut Chants et de son directeur artistique, Père Toufic Maatouk, du directeur du Conservatoire national de Beyrouth, Dr Walid Moussallem, et du CPML et de sa présidente Zeina Kayali. Cette création qui sera offerte par Claire Foison au piano et le LPO, placé sous la direction de Francesco Lanzillotta, aura pour moi une valeur plus que symbolique. En effet, les trois mouvements de l'oeuvre sont des icônes musicales, résultant de la contemplation et de la grâce, dessinées de la plume d'un Beyrouthin et exposées pour la première fois aux âmes des Beyrouthins pour qu'ils continuent à annoncer la bonne nouvelle qu'ils portent dans le coeur. Cette année vous avez célébré vos 60 ans et elle fut riche en événements musicaux et en créations mondiales. Pouvez-vous nous en dire plus ? Voici quelques dates qui ont articulé mon programme musical cette année 2015 : - Concert d'orgue, le 17 janvier à Notre-Dame de Paris où j’ai joué certaines de mes oeuvres – ‘Ave Maria’, ‘Aalaiki'ssalaam’, ‘Salve Regina’, ‘Theotokos’. - Récital de promotion du CD ‘Naji Hakim, oeuvres pour piano’ par Nicolas Chevereau, piano, le 18 janvier en l’église américaine de Paris - Portrait concert Naji Hakim par l’orchestre de la Radio de Cologne, avec Matthew Trussler, au violon et Wayne Marshall à la direction, le 30 janvier - Ouverture libanaise, ‘Les noces de l'agneau’, ‘Concerto pour violon et orchestre à cordes’, ‘Aalaiki'ssalaam’.
- Création mondiale de la version pour piano et quintette à cordes de mon Concerto pour piano, le 7 février, au Château du Domaine Saint François d'Assise, La Celle Saint Cloud, avec Claire Foison au piano et le quatuor Quad avec à la contrebasse Renaud Bary. - Création mondiale de mon triptyque pour orgue, ‘Prélude, chorale et danse’, par Ana Belén Garcia, le 29 mai en l’église San Fausto à Bizkaia en Espagne. - Création mondiale de mon ‘Noël Nouvelet’ pour orgue par Jisung Kim, le 30 mai, au Sejong Art Center à Seou en Corée. - Création mondiale de mon psaume ‘Laetatus sum pour choeur et orgue’, le 9 juin, en la cathédrale de Cologne, avec le choeur de la Cathédrale de Cologne sous la direction de Eberhard Metternich et Winfried Bönig à l’orgue. - Création mondiale de mon poème symphonique Baalbeck, le 31 juillet, au festival international de Baalbeck avec l’Orchestre philarmonique du Liban et sous la direction de Harout Fazlian. - Création française de la même pièce, le 26 août, à l’Auditorium Marcel Landowski, au Conservatoire à rayonnement régional de Paris par l’Orchestre des jeunes de Palestine sous la direction de Nicolas Simon. Avez-vous d'autres projets libanais en perspective ? Oui ! Le 6 février 2016, dans le cadre du Terra Sancta Organ Festival, le concert d'inauguration de l'orgue du Collège du Sacré-Coeur de Beyrouth, et le 7 février, un concert à l’église évangélique de Beyrouth avec Oleg Balanuta au hautbois, Octavian Gheorghiu, à la clarinette, Mihaita Raileanu au cor, Mario Rahi au violon et moi-même à l’orgue. Dans un programme de mes oeuvres : ‘Variations sur Wie schön leuchtet der Morgenstern’ pour hautbois et orgue, ‘Suite rhapsodique pour cor et orgue’, Capriccio pour violon et orgue’, ‘Salve Regina’ pour violon et orgue, ‘Our Lady's Minstrel (Prélude et danse)’ pour clarinette et orgue. Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali > Lire aussi Création par Claire Foison du Premier Concerto pour piano de Naji Hakim > Consultez le programme du festival en cliquant ici
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Dans le cadre de Beirut Chants et avec le Centre du patrimoine musical libanais (CPML-espace Robert Matta), la pianiste française Claire Foison créera, le vendredi 11 décembre, le Concerto n°1 pour piano et orchestre du compositeur libanais Naji Hakim. A quelques jours du concert, elle en parle avec l’Agenda Culturel. Est-ce votre premier séjour au Liban ? Oui ! Et je me réjouis d'être invitée sur cette terre d'histoire du Moyen-Orient qui a des liens si vivants avec la France, ce pays qui réussit à incarner à force d'intelligence la paix possible, ensemble, avec des hommes et des femmes de confessions si variées. Je me réjouis d'autant plus que cela fait maintenant bientôt 2 ans que j'ai été amenée à découvrir le patrimoine de la musique libanaise et de ses compositeurs contemporains, véritable source nouvelle pour moi d'inspiration. Quel est votre lien avec ce concerto pour piano de Naji Hakim ? Ma rencontre avec Naji Hakim est un de ces beaux moments de la vie auxquels on ne s'attend pas ! En janvier 2014 nous nous rencontrons au conservatoire de Boulogne-Billancourt où nous enseignons. Alors que je déchiffre grossièrement une pièce de Debussy pour un élève j'ai perturbé un cours d'analyse musicale de Naji Hakim ! Je m'en excuse encore aujourd'hui ! Mais le fait est que, depuis, il a travaillé à ce magnifique concerto pour piano, premier de son catalogue pour cet instrument, qu'il m'a dédié et que je vais avoir le grand privilège et la
grande joie de partager avec le public libanais et l'Orchestre symphonique du Liban sous la baguette de Francesco Lanzilotta dans le cadre du fameux festival Beirut Chants. Et je n'oublie pas l'architecte de ce projet qui rend hommage à Naji Hakim, Zeina Kayali, accompagnée de toute une équipe efficace qui travaille au Centre du patrimoine musical libanais. J'ai donné en concert cette oeuvre dans ses versions deux pianos en décembre 2014, et avec quintette à cordes en février 2015. Cette oeuvre suscite un vrai enthousiasme auprès du public. Comme pour toutes les oeuvres qu'il compose, Naji Hakim harmonise avec art des subtilités de langages musicaux de sources variées. Le concerto est à la fois force de vie rythmique et dynamique, très riche de couleurs et d'alchimie orchestrales originales et subtiles, la musique est tour à tour vigoureuse, nostalgique, méditative ou tourbillonnante ! Vous faites partie des interprètes qui s'intéressent aux musiques savantes libanaises. Oui en effet, c’est un patrimoine très diversifié et qui vaut la peine que l’on s’y intéresse. J’ai donné le 28 novembre à Nantes un concert de musique de chambre avec des pièces de Hakim Derghougassian et El-Bacha. Je le redonne le 8 mars. Quant au Concerto de Naji Hakim, il est prévu dans sa version de quintette pour le 22 janvier à Versailles. Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali
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