Dans l'Agenda culturel "Récital littéraire et musical"

2017-10-25

C’est un récital original que nous proposent l’Orient littéraire et la Fondation Cedrona pour la culture le mardi 7 novembre à l’Auditorium Emile Boustani. En effet, musique et littérature dialogueront dans une alternance de textes d’Alexandre Najjar dits par Stanley Weber et d’œuvres musicales pour piano interprétées par Nicolas Chevereau. A quelques jours de cet événement inédit, le pianiste et compositeur répond aux questions de l’Agenda Culturel.

Quelle est la particularité de ce concert ?
Ce concert aura une résonance particulière car il réunira deux artistes français. Je donnerai en effet un récital de piano accompagné par le comédien Stanley Weber qui fera, en alternance avec les pièces pour piano, une lecture de textes d’Alexandre Najjar. Ce concert est organisé à l’occasion de la sortie de son dernier roman, ‘Mimosa’. Ce sera ma deuxième collaboration avec Alexandre Najjar (la première ayant été la création par l’Orchestre philharmonique du Liban de mes ‘Six chants d’amour’, œuvre que j’ai écrite sur ses poèmes). J’interpréterai cette fois des œuvres de Schubert, Chopin, Beethoven, Massenet, Déodat de Séverac. Pour compléter ce programme et rendre hommage à votre pays, j’ai également choisi d’inclure une pièce de Naji Hakim. Stanley Weber lira entre ces morceaux des textes tirés de divers ouvrages d’Alexandre Najjar.

Les textes d’Alexandre Najjar sont pour vous une grande source d’inspiration ?
En tant que compositeur, je peux dire que les poèmes d’Alexandre Najjar ont été une immense source d’inspiration. J’ai tout de suite été séduit par son style à la fois clair, direct et épuré qui a trouvé une grande résonance dans mon propre style musical. On a beaucoup dit que ma musique avait des caractéristiques très françaises, probablement du fait de sa concision et de sa mesure. On pourrait en dire autant de l’écriture d’Alexandre Najjar et je pense que je ne suis jamais allé aussi loin dans le rapport texte-musique que dans les mélodies que j’ai composées sur ses poèmes.

Quelles sont vos influences comme compositeur ?
Mes œuvres sont essentiellement consacrées à la musique vocale : j’ai écrit beaucoup de mélodies pour chant et piano et je suis très préoccupé par les rapports entre texte et musique, le passage de la voix parlée à la voix chantée, l’adéquation entre ce qu’exprime le poème et ce qu’exprime la musique (deux phénomènes qui se situent au-delà des mots), l’adéquation entre les courbes musicales chantées et le phrasé naturel de la langue parlée, et la place de l’interprète par rapport à celle du narrateur du texte chanté. Tous ces points sont au centre de mon travail de compositeur, et je cherche mon style musical par rapport à ces préoccupations et en suivant naturellement l’expression du poème.

Avez-vous d’autres projets immédiats comme interprète et comme compositeur ?
Je continue intensément mes activités d’interprète. J’accompagne régulièrement des chanteurs lyriques dans des programmes de mélodies, de lieder ou d’airs d’opéra. Je prépare actuellement une tournée en Chine qui aura lieu en décembre et janvier, avec de formidables camarades chanteurs et instrumentistes. Je viens également de finir la composition d’un grand cycle de mélodies pour chant et orchestre sur des poèmes de Baudelaire qui sera créé l’année prochaine par le baryton Jérôme Boutillier. Ces mélodies seront prochainement interprétées dans leur version originale pour chant et piano au Mozarteum de Salzbourg par Wolfgang Holzmair.

Ce n’est pas votre premier concert au Liban. Notre pays représente-t-il quelque chose de particulier pour vous ?
Ce sera mon troisième concert au Liban, mais ma sixième venue dans votre pays ! Je dois dire que c’est l’un des pays dans lequel j’ai été le mieux accueilli. L’hospitalité libanaise n’est pas une vaine formule et tous les Libanais que je connais sont extrêmement accueillants et bienveillants. Il y a chez vous un sens du respect, de la considération envers autrui et un sens de la famille qui est en voie de disparition en France ! C’est donc toujours une joie d’y revenir. J’étais venu la première fois pour présenter mon premier disque consacré aux œuvres de Naji Hakim, et je suis particulièrement heureux d’interpréter, cette fois-ci, des œuvres du répertoire romantique pour servir au mieux l’expression littéraire d’Alexandre Najjar. Fin septembre, le président de la République libanaise a été reçu par Emmanuel Macron au palais de l’Elysée, et l’un de mes ‘Chants d’amour’ ont été interprété à cette occasion, au milieu d’autres compositeurs libanais. Vous voyez donc que j’ai presque été adopté parmi les vôtres !

Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali


A savoir
Lecture de textes d’Alexandre Najjar
Par Stanley Weber accompagné au piano par Nicolas Chevereau
Mardi 7 novembre 2017 à 20h30, Auditorium Emile Boustani, Hôtel Al Bustan, Beit Mery
Entrée sur réservation : (01) 429077/078

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