Dans l'Agenda culturel "Fadia Tomb el-Hage chante Gibran à Hammana"

2018-07-27

Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali

Alors qu’elle s’apprête à donner un concert entièrement consacré à l’œuvre de Gibran Khalil Gibran, à la Maison de l’Artiste à Hammana, Fadia Tomb el-Hage parle à l’Agenda Culturel de sa foisonnante et éclectique actualité.

Dites-nous en plus sur le concert Gibran à Hammana ?
C’est un concert qui se déroule dans le cadre de la saison musicale de la Maison de l’Artiste à Hammana. Il s’agit d’un centre culturel fondé à l’initiative de Robert Eid et qui est un lieu de résidence artistique, un espace de rencontres, dédié aux arts de la scène. Ils font un travail formidable avec une programmation toute l’année. Le concert du 3 août tombe le jour de leur premier anniversaire ! J’ai déjà donné ce concert au Festival du Monde arabe à Montréal en novembre 2017 et il porte sur des textes mis en musique par des compositeurs libanais (Zaki Nassif, Joseph Khalifé, Père Khalil Rahmé, Iyad Kanaan, les Rahbani) mais aussi un compositeur italien sur un texte de Gibran traduit de l’arabe à l’italien !

De qui serez-vous accompagnée ?
D’un orchestre composé d’une douzaine d’instrumentistes membres du Philharmonique libanais et de quatorze choristes issus de la chorale de Notre Dame University (NDU) tous placés sous la direction du Père Khalil Rahmé.

Est-ce important pour vous d’être le porte-parole de ce répertoire ?
Très important. Déjà toute petite j’étais très influencée par la rébellion de Gibran. Il me parlait, et à l’adolescence j’avais tout lu de lui.

Juste après ce concert vous vous envolez pour Bayreuth ?
Oui ! Je vais travailler avec un orchestre roumain et une formation de jazz sur des oeuvres de Kurt Weil, compositeur allemand du début du 20e siècle dont le librettiste était Bertold Brecht. Je chanterai des extraits de Mahagony, l’un de ses opéras les plus célèbres, en anglais en allemand et en arabe dans une traduction du poète Jacques Assouad.

C’est une initiative du festival de Bayreuth ?
Oui, le festival invite chaque année des artistes du monde entier afin de travailler sur un thème précis. J’y donnerai deux concerts avec l’ensemble Sarband et son directeur musical, Vladimir Ivanov, toujours très intéressés par le mélange des cultures.

Vous allez reprendre le rôle de Pénélope dans Ulysse sans terre de Jean-Claude Acquaviva ?
Oui en septembre avec l’ensemble A Filetta. Nous l’avions déjà donné à Bastia en décembre dernier.

Vous êtes une chanteuse qui ose, qui ne craint pas le mélange des genres ?
J’aime découvrir et j’ai beaucoup de respect pour les artistes qui se lancent dans l’expérimentation. J’essaie de ne pas me poser trop de questions sur la façon dont certaines œuvres risquent d’être reçues par le public.

Que faut-il vous souhaiter ?
J’aimerais beaucoup pouvoir continuer à valoriser la langue arabe dans le grand répertoire international. Quand j’entends de belles pièces musicales, je me dis que je voudrais pouvoir les offrir en arabe à un public qui ne me demanderait pas qu’est ce que je chante ! Jusqu’ici les tentatives ont bien marché. Il faut trouver les bons traducteurs qui restent dans l’esprit de l’œuvre interprétée.

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