Dans l'Agenda Culturel "Daniel el Haiby ou l’enchantement de la flûte"

2019-02-25

Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali

Le (très) jeune flûtiste libanais Daniel el Haiby a réussi à intégrer la forteresse du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSM) afin d’y poursuivre son cursus d’instrumentiste professionnel. Entre musique baroque, musique orientale et jazz, cet instrumentiste éclectique arrive à donner à sa flûte traversière des sonorités tout à fait originales à la frontière des cultures. Il raconte son parcours à l’Agenda Culturel.

Comment êtes-vous « tombé » dans la musique ?
J’ai commencé la flûte à bec à l’âge de 7 ans, puis, à l’âge de 11 ans j’ai eu l’extraordinaire chance de bénéficier de l’enseignement de l’association Lebam qui offre aux jeunes désireux de faire de la musique une formation (instrument, solfège, masterclass) et une place dans l’un de leurs orchestres. C’est là que je me suis découvert et que j’ai réalisé que j’adorais la scène et les concerts.

Vous êtes ensuite parti pour la France ?
Oui, après la terminale j’ai suivi une formation de quelques mois à NDU, puis je me suis résolu à quitter le pays dans le but de me perfectionner. C’était clair dans ma tête, je voulais faire de la musique mon métier et non un « hobby » à côté d’un autre métier.

Dans quel conservatoire avez-vous été reçu ?
Tout d’abord, grâce à Nassim Maalouf, l’inventeur de la trompette orientale, au conservatoire de Massy à côté de Paris. Cela m’a permis d’explorer à fond mon instrument et d’en connaître toutes les possibilités. Puis j’ai présenté le concours du CNSM et j’ai été admis dans le pôle professionnel, ce qui équivaut au niveau de doctorant.

La flûte traversière peut-elle avoir des sonorités orientales ?
Bien sûr ! Et cela n’a rien à voir avec le nay. Elle a une profondeur de sonorité et une couleur tout à fait exceptionnelle. La flûte traversière est un monde à part. Elle est parfois ignorée et pas assez exploitée. On la connaît comme instrument classique ou de jazz, mais on n’y pense pas forcément pour la musique orientale.

Etes-vous également compositeur ?
Oui et aussi improvisateur, ce qui est assimilé à la composition en direct et qui laisse une grande part à l’imagination. Je suis aussi fasciné par l’évolution musicale à travers les siècles et par la fusion des différents genres musicaux. Je sais également que nous avons un patrimoine musical libanais de grande valeur et je souhaite m’y intéresser.

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