Tous les mois Zeina Saleh Kayali, fondatrice et directrice de la collection Figures musicales du Liban aux Editions Geuthner, fait pour l’Agenda culturel le portrait d’un compositeur libanais. Qu’ils soient décédés en ayant jeté les bases de la musique savante libanaise, qu’ils soient vivants au Liban ou à l’étranger, ces créateurs souvent méconnus, portent haut les couleurs de notre cher petit pays par le biais de leurs musiques et méritent, pour le moins, un coup de projecteur.
Peut-on être le neveu de Mansour et Assi Rahbani, être compositeur soi-même et s’affranchir de leur héritage musical sans pour autant le renier ?
Oui ! La preuve, le compositeur Bechara El- Khoury. Né le 18 mars 1957 au Liban, il arrive en 1979 à Paris, et va très vite s’imposer dans le paysage musical français et occidental comme un compositeur majeur, orchestrateur de génie. Car dès sa plus tendre enfance, Bechara El-Khoury est fasciné par l’orchestre. Il écoute passionnément la musique symphonique russe ou allemande, Tchaïkovski, Chostakovitch, Beethoven, Brahms, mais c’est sans conteste Richard Strauss son préféré. D’ailleurs, en arrivant en France, la découverte de l’opéra Elektra constitue pour lui un profond choc musical.
Aujourd’hui, Bechara El Khoury vit toujours en France où sa musique est régulièrement programmée par de très grands orchestres français et européens (Orchestre national de France, London Symphony Orchestra, Orchestre de Paris et bien d’autres…) En 2017, le Centre du patrimoine musical libanais (CPML) et l’Orchestre Philharmonique libanais avaient célébré ses 60 ans avec faste à Beyrouth, consacrant un concert entier à sa puissante oeuvre.