Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali
C’est dans le cadre d’une journée consacrée par la Cité de la musique à Paris à la musique dans l’église antiochienne, que la chorale Notre-Dame du Liban dirigée par Georges Daccache, a donné un concert très attentivement suivi par un public venu nombreux. Georges Daccache raconte cette expérience à l’Agenda Culturel.
Qu’avez-vous interprété lors de ce concert ?
Le concert s’est déroulé en deux tableaux : tout d’abord des chants et mélodies syro-maronites traditionnelles du 4e et 5e siècle autour des thèmes de Noel, de la passion et de la résurrection et une deuxième partie consacrée à des compositeurs de musique sacrée de 20e siècle, la musique maronite moderne tels que les pères Youssef el Achkar, Elie Keserouani, Boulos el Achkar, Youssef el Khoury Louis Hage et Père Youssef Tannous
Quel est le rôle de ces compositeurs dans le patrimoine musical libanais ?
Il est essentiel, car le répertoire sacré est une des composantes majeures de ce patrimoine. Ils ont contribué à l’essor de la musique maronite. Ils ont essayé de développer les mélodies syro-maronites et de les inscrire dans une démarche de musique savante tout en leur gardant leur caractère traditionnel.
Vous avez interprété cette musique a cappella ?
Non, nous avions à nos côtés le père Youhanna Geha au nay et Imad Morcos au qanoun. Avec les sept chanteurs de l’ensemble, nous avons interprété les pièces dans leur version monodique, bien que certaines existent à quatre voix.
Vous avez donné quelques explications au public ?
Oui, j’ai présenté les instruments et les pièces, ce qui faisait sens vu que nous étions à quelques mètres du musée des instruments de musique ! Le public était très attentif et à majorité composé de Français.
Quels sont vos prochains projets ?
Le 30 avril je donnerai un récital de sonates libanaises avec le violoniste Mario Rahi à l’auditorium Aboukhater à Beyrouth, une co-production du Conservatoire et du Centre du patrimoine musical libanais. Plusieurs œuvres sont au programme dont une création mondiale d’Iyad Kanaan.
Le 2 mai, un concert de musique sacrée avec le chantre Salam Geha au couvent Saint Elie à Nahr Ibrahim. Je serai à l’orgue et jouerai des improvisations sur des thèmes syro-maronites
Le 2 juin à Cagliari en Sardaigne, je donnerai un récital de piano consacré aux compositeurs libanais avec des pièces d’ Irma Toudjian, Wadia Sabra, Toufic Succar, Stephan Emiyan, Georges Baz et Naji Hakim.
Vous êtes devenu le principal porte-parole du patrimoine musical libanais !
C’est un patrimoine passionnant et qui vaut vraiment la peine d’être découvert.