Zeina Saleh Kayali
« El Bacha a prouvé qu’il est réellement un fantastique interprète de Beethoven ». C’est le journal Generalanzeiger de Bonn, ville natale de Beethoven, qui le dit... et ce n’est pas rien...Le grand pianiste l’a encore prouvé lors de la « lecture en concert » donnée hier soir au festival Al Bustan. Les textes subtils et puissants d’Alexandre Najjar dits par Jean-François Balmer alternaient avec des extraits de sonates de Beethoven interprétées par Abdel Rahman El Bacha avec ce mélange de limpidité et de puissance qui est maintenant sa « marque de fabrique ».
Les confessions de Beethoven sont une sorte de journal imaginaire du compositeur (dont on célèbre le 250e anniversaire de la naissance). Le texte coule avec fluidité narrant les épisodes les plus importants de la vie du grand homme en commençant par son enfance, la terrible surdité qui le frappe à partir de l’âge de 27 ans, ses amours malheureuses, ses relations tumultueuses avec sa belle-sœur et son neveu, ses révoltes contre son mécène, sa maladie et sa mort. Entre chaque épisode s’intercale un extrait de sonate (Clair de lune, la Tempête, l’Appassionata, Waldstein etc..). Le tout forme un beau spectacle où la littérature et la musique dialoguent avec élégance et sensibilité. Cette soirée était organisée en partenariat (entre autres) avec la banque BEMO, qui malgré la tourmente que traverse le pays, se tient toujours aux côtés des arts et des lettres.