Dans l'Agenda Culturel LES COMPOSITEURS LIBANAIS EN ESPAGNE !

2022-07-26

Zeina Saleh Kayali
La pianiste libano-espagnole Maria-Vida Obeid (diplômée du Conservatoire National de Beyrouth), installée en Espagne depuis plus de 30 ans, vient d’organiser un concert consacré à la musique savante libanaise.

Ce concert a eu lieu au Centre Culturel de Colindres, une petite ville du nord de l´Espagne, dans la région de Cantabria, où elle donne régulièrement des concerts avec la soprano Laura Colina. Cette dernière a été partie prenante dans l´organisation de cet événement, subventionné par la mairie.Quelle est la genèse de ce concert de musique libanaise que vous avez organisé ?

Après l’explosion du port de Beyrouth, j´avais organisé un concert caritatif au profit de la Croix Rouge Libanaise avec Laura. Puis j´ai voulu aller plus loin et cela m´a donné l´idée d´un événement multiculturel au profit du Liban. D´où Le projet « Rencontres Hispano-Libanaises de musique et de poésie » présenté par l'association culturelle BAALBECK avec les objectifs suivants :

Faire connaître le Liban, son histoire et sa culture cosmopolite à Cantabria.
Favoriser la rencontre d´artistes et poètes libanais et espagnols.
Rendre hommage à mes professeurs du Conservatoire de Beyrouth, notamment Toufic Succar et Boghos Gelalian.


Comment avez-vous choisi les œuvres et les interprètes ?

Je cherchais à inviter des musiciens libanais pouvant interpréter des œuvres classiques libanaises et occidentales à la fois.

Comme j´avais eu vent du travail de Fady Jeanbart sur l´œuvre de Wadia Sabra, j´ai pensé qu´il était, de par sa polyvalence, l´artiste idéal pour remplir cet objectif. Je l´ai contacté via les réseaux sociaux, il a montré beaucoup d´enthousiasme pour le projet et nous avons élaboré le programme ensemble, en combinant des œuvres traditionnelles et classiques, d´auteurs et de compositeurs libanais et européens.

J’ai aussi fait appel aux musiciens avec lesquels j´ai l´habitude de collaborer, tels que la soprano Laura Colina, la violoncelliste Miren Zubeldia, la pianiste Helena Sobrino et la percussionniste Elena Díez ; Par ailleurs, j’ai sollicité les poétesses Liliane Ghoussoub, Rosario Gorostegui, Dori Campos et Marisa Campo qui ont composé chacune un poème spécialement pour l´occasion.

Il m´a paru indispensable de situer le contexte géo politique en débutant par une conférence, assurée par mon ami journaliste de longue date à l´AFP, Adnane Zaka, accompagnée d´une projection illustrative. Pensez-vous qu’il existe un véritable courant de musique libanaise ?

Il y a beaucoup de musiciens d´hier et d’aujourd’hui qui font de leur mieux pour donner vie à cette identité. (Seul l’avenir nous le dira).

Ce qui est certain, c’est que l´excellente formation prodiguée au fil des ans, dans des institutions telles que le Conservatoire National de Beyrouth, L´USEK et l´ALBA (L´AMA) a produit de nombreux musiciens ambassadeurs du Liban dans le monde entier. La liste est trop longue pour les citer.

Grâce à d´éminents professeurs, comme Wadad Mouzannar, Nadine Semrani, Toufic Succar, B. Gelalian, E. Kupélian et tant d´autres, j’ai moi-même été solidement armée pour rentrer au Conservatoire de Madrid. Depuis je mène une carrière de concertiste, et de professeur au conservatoire de Santander.Quels sont vos projets ?

La réussite de ce Concert-Rencontre et l´accueil chaleureux du public m´encourage fortement à réitérer l´expérience dans les années à venir, et pourquoi pas tous les ans. Et je vais continuer à inclure des compositeurs libanais dans les programmes de mes concerts

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