Dans l'OLJ Béchara el-Khoury, une actualité foisonnante

2022-08-25

Certains de nos compositeurs libanais sont très sollicités en Europe. C’est le cas notamment de Béchara el-Khoury,
considéré comme l’un des plus importants de sa génération, toutes nationalités confondues.
Par Zeina SALEH KAYALI
Le Festival Chant de la terre, fondé par la pianiste Ariane Jacob et
qui se tient dans le cadre bucolique du bois de Vincennes à côté de
Paris, avait souhaité mettre Béchara el-Khoury à l’honneur pour sa
première édition en juillet 2022. Ainsi, Mare nostrum, oeuvre d’une
quinzaine de minutes pour dix instruments (un quintette à cordes et
un quintette à vents), a été interprété par les solistes de l’Orchestre
Colonne placés sous la direction de Louise Muller Monod. Cette
oeuvre qu’il avait écrite en 2013, avait été commandée par
Emmanuel Pahud, flûtiste mondialement connu et première flûte
super soliste de l’Orchestre philharmonique de Berlin pour le
Festival de l’Emperi. Il avait invité Béchara el-Khoury à être
compositeur en résidence au festival cette année-là et avait fait
également interpréter Sept Pièces picturales brèves, pièce d’une
vingtaine de minutes pour flûte, clarinette et piano, ainsi que
Souvenirs de la mer phénicienne pour flûte solo. Deux ans plus tard,
en novembre 2015, le célèbre flûtiste avait créé Faraway Colours,
premier concerto pour flûte et grand orchestre avec l’Orchestre
philharmonique de Strasbourg sous la direction de Hans Graf, puis
l’avait rejoué en 2016 en Chine avec le Shanghai Symphony
Orchestra.
Le 19 août courant, le Festival de musique de chambre
d’Entrecastaux en Provence, qui en est à sa 40e édition et dont la
direction musicale est assurée par la violoniste Olivia Hughes,
programmait Images pour quatuor à cordes « La Nuit ». Les quatre
instrumentistes Sébastien Surel, Olivia Hughes, Violaine
Despeyroux et Christophe Morin ont affirmé s’être sentis submergés
par l’émotion au contact de cette oeuvre sombre et tourmentée qui
est dans la mouvance de la seconde École de Vienne (Alban Berg,
Arnold Schoenberg …) et dont les silences font partie intégrante du
discours musical. Le public, conquis, a accueilli très
chaleureusement cette pièce qui se présente en un mouvement
d’une dizaine de minutes. Écrite originellement en 1983, l’oeuvre a
été réécrite en 2021 et créée la même année au Festival de Caunes-
Minervois par le quatuor Ellipse.
En ce qui concerne les prochains projets de Béchara el-Khoury,
Images pour quatuor à cordes « La Nuit » sera joué le 20 novembre
à Paris par l’ensemble Les Cordes résonnantes, dans le cadre du
Festival Musicales du Liban. Et pour en revenir à la flûte, le
deuxième concerto, Nordic Dreams, sera interprété en création
mondiale les 24 et 25 novembre au Concerthall de Copenhague par
le Danish National Symphony Orchestra avec en soliste Ulla
Miilmann, sous la direction de Fabio Luisi. Le concert sera filmé par
la télévision danoise.
Notons que toutes ces oeuvres de Béchara el-Khoury sont publiées
chez l’éditeur Durand. Encore relativement méconnu au Liban, son
pays d’origine, ce grand compositeur est à l’origine d’un immense
catalogue d’une richesse et d’une diversité extraordinaires, qu’il est
urgent de (re)découvrir !

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