Julien Behr est Don José à Baalbeck   FESTIVALMUSIQUE 17/07/2025|Zeina Saleh Kayali pour l’Agenda culturel

L’opéra Carmen de Georges Bizet présenté les 25 et 26 juillet dans une production originale du Festival international de Baalbeck, est en pleins préparatifs. Ce spectacle qui promet d’être inoubliable est mis en scène par Jorge Takla, avec comme Directeur musical le père Toufic Maatouk. Le ténor français Julien Behr qui y tient le rôle de Don José répond aux questions de l’Agenda Culturel.

 Votre milieu familial était-il « musical » ?

Pas particulièrement. Mes parents étaient mélomanes et nous avions des disques de musique classique à la maison. Donc depuis tout petit j’entendais « Les grands trésors de l’opéra » ou « ma musique classique préférée » que ma mère affectionnait. Mon père chantait tout le temps, mais des chansons plutôt populaires, pour son plaisir.

 Vous êtes entré dans une maîtrise dès l’âge de six ans ?

Oui dans la Maîtrise des petits chanteurs de la cathédrale de Lyon, ville où nous vivions. J’ai donc suivi le cursus classique des petits maitrisiens, c’est-à-dire des horaires scolaires aménagés pour pouvoir se consacrer plus complètement à l’apprentissage de la musique, chanter des offices, donner des concerts etc. En parallèle j’ai étudié la trompette, le piano, le solfège puis plus tard l’orgue. J’ai toujours aimé chanter mais je ne pensais pas en faire mon métier.

 Que vouliez-vous faire comme métier ?

Depuis tout petit je rêvais d’être avocat, ce que j’ai fait ! J’ai suivi des études de droit à Lyon tout en continuant à faire de la musique en parallèle. Puis j’ai tenté, sans trop y croire, le concours d’entrée au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon (CNSM) en classe de chant et, ne voilà-t-il, pas à ma grande surprise, que je suis pris ! J’avais pris des cours avec l’assistant de la maîtrise qui était lui-même chanteur d’opéra et cela m’avait beaucoup plu. Mais je ne connaissais rien à l’opéra !

 Vous aviez quand même en tant que maitrisien, une culture musicale vocale d’œuvres sacrées, d’oratorio etc ?

Oui bien sûr j’avais participé à de grosses productions du genre Passions de Jean-Sebastien Bach ou Messie de Haendel, j’avais aussi une grande expérience de la musique pour chœur a cappella, mais l’opéra en tant que tel, rien ! Et cette utilisation totalement différente de la voix me passionnait. Je venais d’obtenir mon master en droit, mais j’ai tout laissé tomber pour me consacrer entièrement au chant lyrique.

 Qu’est ce qui a fait démarrer votre carrière ?

La toute première audition que j’ai faite pour l’Académie du Festival d’Aix en Provence. C’était une audition qui se déroulait sur le monde entier, en vue de recruter des jeunes chanteurs pour l’Académie. Le directeur du Festival de l’époque, Bernard Foucroulle vient me voir à l’issue de mon passage et me dit « désolé pour l’Académie cela ne marche pas, en revanche nous te proposons le rôle titre dans Orphée aux enfers au théâtre de l’Archevêché à d’Aix ! » Je n’en revenais pas, c’était ma toute première production professionnelle. Et là tout démarre. Je me suis rendu compte que les ténors français mozartiens étaient en fait très demandés.  

 Est-ce votre premier séjour au Liban ?

Oui, mais le Liban étant la petite sœur de la France, j’en entends parler tout le temps. Nos deux peuples et nos deux cultures sont très liés, il y a beaucoup de Libanais en France et nous avons une bonne connaissance de la gastronomie libanaise ! Personnellement je suis la situation de très près et pour moi il est très fascinant d’être là. Depuis ma chambre d’hôtel je vois une mosquée et une église qui se jouxtent. C’est la première fois de ma vie que je vois une croix et un croissant si proches l’un de l’autre. Je trouve cela impressionnant et un exemple pour l’humanité même si cela reste quand même complexe. Le siège de l’ONU devrait être à Beyrouth !

 Quels sont vos prochains projets ?

Je vais avoir la joie de refaire Pelléas de Debussy en Norvège, Faust de Gounod à Paris, trois productions différentes de Traviata de Verdi, à Bordeaux, Nice et Bregenz en Autriche. Un concert à la Scala de Milan, ville où je vis, des projets à la radio etc.

Avez-vous un regret ?

Oui, celui de ne pas pouvoir faire de la Mélodie et du Lied, étant trop pris par l’opéra. Combiner vie de famille et vie d’artiste n’est pas toujours évident !

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