Claire Foison : ’’Le patrimoine musical libanais est un savant et savoureux alliage de cultures’’

2014-12-11

Pianiste passionnée, Claire Foison est une interprète éclectique dont le répertoire va du XVIIIe au XXe siècle. Invitée à se produire dans le monde entier, c’est dans le cadre de son activité d’enseignement au Conservatoire de Boulogne Billancourt qu’elle rencontre le compositeur Naji Hakim. Ce dernier lui dédie son premier concerto pour piano, et cette rencontre donne à Claire l’envie de découvrir les musiques libanaises et surtout de les jouer au Liban !


Quel a été votre parcours et comment avez-vous rencontré Naji Hakim ?
Je suis issue d'une famille de musiciens, mon père a d'ailleurs été mon premier professeur et nous travaillons toujours ensemble. Mes études pianistiques m'ont fait apprécier des professeurs très variés à Nantes, Versailles et Boulogne-Billancourt qui m’ont amené aux Diplômes supérieurs d’enseignement et de concertiste à l'Ecole normale de musique de Paris dans la classe d'André Gorog. Ensuite j'ai voyagé, vers le Pacifique, l'Afrique, et partagé ma passion pour le piano dans des circonstances très variées et enrichissantes. Toute musique m'intéresse en tant qu’expression, perception de la vie et de l'âme.
De retour vers Paris, engagée dans un travail de pédagogie au conservatoire de Boulogne-Billancourt en tant que professeur, j'ai rencontré Naji Hakim, et ainsi croisé le chemin de la musique libanaise. Naji Hakim est un Maître, un musicien compositeur pédagogue de premier ordre et de surcroit d’une grande humanité. J’ai été d'emblée curieuse et intéressée de découvrir ses œuvres.

Pensez-vous que la musique classique libanaise est digne de figurer dans les salles de concerts européennes ?
Bien sûr que la musique libanaise a sa place dans la programmation des salles de concerts européennes, d'autant qu'elle est riche d'une grande variété de styles. Ses compositeurs sont les révélateurs des facettes multiples de l'histoire de leur pays, de leur manière de le vivre, et leur musique une réponse ou une quête personnelle quelque soit le choix musical : parfois teinté de thèmes folkloriques libanais, arabo-oriental, inspiré de la liturgie syriaque, gréco-byzantine, parfois aussi résolument occidental. Elles sont souvent un savant et savoureux alliage des cultures. Voilà une belle philosophie de vie à partager sans modération !

Quels sont vos projets ? Aimeriez-vous jouer du Naji Hakim au Liban ?
Mes très prochains concerts sont :
- le 12 décembre 2014 à Paris en l'Eglise Saint-Louis en l’Ile autour de deux œuvres majeures de Naji Hakim, son Magnificat et sa Sonate pour piano et violon.
- le 17 décembre 2014, à Nantes, concert privé pour lequel je vais créer en première audition dans sa version pour 2 pianos, le concerto pour piano et orchestre de Naji Hakim qui m'est dédié.
- les 7-8 février 2015, au château du domaine Saint François d'Assise de La Celle Saint-Cloud, le concerto de Naji Hakim dans sa version piano et quintette à cordes, accompagné du quintette de Dvorak.
- le 7 avril 2015, à Nantes, une soirée "table d'hôte musicale" sur le thème de la musique franco-libanaise avec un programme en cours de consolidation qui comprendra très certainement des œuvres de Naji Hakim, Toufic El-Bacha, Serge Derghougassian, Jihad W. Zeidan, Violaine Prince et Claude Debussy !
Et j’espère pouvoir jouer en novembre 2015, le concerto pour piano et orchestre de Naji Hakim, à Beyrouth, avec l’Orchestre philharmonique libanais sous la direction du maestro Fazlian. Ce serait pour moi une vraie joie ! Fruit d'un beau travail de collaboration, de respect et symbole de partage culturel.

Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali

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