L’une des plus belles soirées musicales de la saison nous a été offerte le 4 décembre 2014 dans la très belle Eglise St Elie de Kantari.
Les organisateurs, le CPML (Centre du Patrimoine Musical au Liban) du collège Notre Dame de Jamhour en collaboration avec Notre Dame University – Louaize, ont voulu présenter au public des œuvres de compositeurs libanais trop longtemps absents du répertoire. Leur choix s’est porté sur trois compositeurs. D’abord et naturellement Toufic Succar (1922), l’aîné, auteur d’une riche discographie de musique instrumentale et vocale (un recueil de chants sacrés polyphoniques et de chansons folkloriques libanaises, harmonisées pour chœur mixte a capella ou accompagné); puis sur Jihad Zeidan (1966), chef de chœur et professeur de guitare, de solfège et d’harmonie classique à l’Université NDU, dont la musique d’une intense nostalgie est propice à la méditation spirituelle et enfin sur Iyad Kanaan (1971) avocat de carrière, diplômé en 2008 en harmonie et contrepoint du Conservatoire National et auteur de nombreuses œuvres de musiques profanes et sacrées, toutes empreintes d’audace et d’originalité.
Au programme quatre quatuors à cordes :
F. Schubert - ‘Mouvement de quatuor’ en do mineur
Iyad Kanaan – ‘Quatuor en ré mineur op 7’ (1er et 4e mouvements)
Jihad Zeidan – ‘Trois pièces pour quatuor à cordes’
Toufic Succar – ‘Quatuor en ré mineur op 1’ (1er Mouvement).
Inventée par Haydn, cette forme musicale est sans doute l’une des plus délicates à interpréter.
Le jeu, véritable dialogue entre les quatre musiciens, doit être clair et intelligible, vif sans excès, enjoué sans caricature, sensible et délicat sans démesure, les traits de virtuosité précis et rigoureux, sans concession, non pour l’exploit mais seulement pour la justesse, l’intensité, l’expression et l’intelligence de l’interprétation.
C’est de cette manière que, ce soir-là, Mario Rahi (premier violon), Wael Semaan (Second violon) Ribal Molaeb (Viola) et Jana Semaan (Violoncelle), ces quatre merveilleux jeunes talents, ont interprété ces très belles œuvres, procurant au public une émotion forte et durable.
Paul-René Safa