Dans l'Agenda culturel "‘Orages’ de Bechara el-Khoury, œuvre inspirée par son enfance au Liban"

2017-06-20

Le dernier né des disques du compositeur Bechara el-Khoury, ‘Orages’, vient de sortir chez Naxos, et il caracole déjà dans les premières places des ventes mondiales de disques classiques. Ce n’est absolument pas un hasard, car y figurent quatre œuvres majeures du catalogue du compositeur interprétées par rien moins que l’Orchestre national de France dirigé par Daniele Gatti, l’Orchestre de Paris dirigé par Paavo Järvi et Eivind Gullberg Jensen, l’Orchestre Colonne dirigé par David Coleman, la soprano Ariane Douguet, le flûtiste Vicens Prats.

Le disque s’intitule ‘Orages’ et c’est une œuvre importante affectivement pour le compositeur, inspirée par son enfance au Liban quand de terribles orages pouvaient s’y déchaîner, bouleversant les éléments de la nature. ‘Orages’ est une commande de l’Orchestre de Paris à la demande de son directeur musical de l’époque, Paavo Järvi, créée le 11 septembre 2013 à la Salle Pleyel, en ouverture de la saison 2013-2014.

‘Le Chant d’amour’, poème lyrique pour soprano et orchestre, composé en 1987 sur un poème de Lamartine, est l’une des très rares pièces vocales du catalogue de Bechara el-Khoury, compositeur surtout connu pour ses œuvres orchestrales et pianistiques. De style plutôt post-romantique, ‘le Chant d’amour’ évoque parfois Richard Strauss, compositeur idolâtré par Bechara el-Khoury.

‘Espaces-Fragmentations’, commande de l’Orchestre national de France dont Daniele Gatti était à l’époque le directeur musical, est une pièce qui comprend exactement le même instrumentarium que la 6e symphonie de Beethoven (La Pastorale). Créée le 5 novembre 2012 au Théâtre des Champs-Elysées, ‘Espaces-Fragmentations’ est interprétée deux fois lors de ce concert, avant et après l’entracte, après la 2e symphonie de Beethoven et avant la 6e.

Quant au ‘Poème nocturne’ pour flûte, il s’agit d’une commande de l’Orchestre de Paris à l’occasion de la commémoration des dix ans de la mort de Jean-Pierre Rampal. Créée à la salle Pleyel le 9 juin 2010, sa particularité est d’être plutôt méditative, sauf la cadence qui est d’une grande violence et qui est écrite pour l’orchestre à qui elle permet de déployer sa virtuosité.

Les mélomanes libanais connaissent maintenant Bechara el-Khoury et sa musique. Il est urgent qu’ils découvrent ce dernier opus, éclatante synthèse de l’œuvre de cet immense compositeur.

Zeina Saleh Kayali

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