Dans l'Agenda Culturel Marianna Schuck et la passion de la comédie musicale

2019-06-20

Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali

Chanteuse et comédienne américano-libanaise établie à Paris, Marianna Schuck vient de se distinguer dans ‘From Broadway with love’, au théâtre Trévise, sous la direction de Michael Pereira. Elle raconte son parcours à l’Agenda Culturel.


Quand et comment êtes-vous « tombée » dans la musique ?
Très jeune ! J’ai commencé par chanter dans des chœurs, puis j’ai travaillé le chant classique mais mon véritable amour a toujours été les grandes comédies musicales américaines des années d’or de Broadway, comme ‘My Fair Lady’, ‘Oklahoma’, ‘The King and I’ etc… D’ailleurs dès l’âge de 7 ans, en Floride, j’ai fait partie d’une troupe d’enfants, les Civic Kids, qui participaient à des spectacles dans de nombreux théâtre dont ceux de Disney World. La plupart d’entre eux sont d’ailleurs devenus professionnels. C’est là que j’ai découvert le répertoire de la comédie musicale.

Vous êtes ensuite partie vous installer en Géorgie ?
Oui, et là, j’ai fait partie de productions musicales dans mon école, puis plus tard d’un certain nombre de productions professionnelles. Par exemple j’ai été la baronne dans The Sound of music, tenu le rôle-titre dans Anne Franck, joué dans ‘Joseph and the amazing technicolor dreamcoat’ etc.

Vous avez poursuivi votre cursus à l’université de Yale ?
Oui, j’y ai fait une Maîtrise en musique et intégré plusieurs productions lyriques comme La Flûte enchantée et La Bohême. Ce qui était très motivant à Yale, c’était le travail aux côtés des compositeurs. Nous faisions de nombreuses créations et étions partie prenante de la naissance d’une œuvre musicale. Nous avons également bénéficié de l’enseignement de professionnels de Broadway qui venaient jusqu’à nous (la distance est minime avec Yale), ou que nous allions applaudir dans leurs théâtres. C’étaient des moments intenses d’échanges. A cette même époque j’ai également passé tout un été au Conservatoire de NYU (l’université de New-York).

Vous avez également vécu à Los Angeles ?
Oui, pendant cinq ans. Ce qui m’a permis de mieux connaître le milieu du cinéma. J’ai participé pendant cette période à de nombreux projets de films et de téléfilms. J’avais déjà eu l’expérience de la télévision à Yale en tournant des films pour la chaîne de l’Université.

Depuis que vous vivez à Paris vous avez participé à un certain nombre de productions ?
Oui et notamment à une création, Bienvenue à Harmonie de Nicolas-Marie Santonja, une comédie musicale autour du thème brûlant des réfugiés. C’était passionnant de vivre au rythme de la construction de la pièce, avec le compositeur qui adaptait son œuvre au fur et à mesure qu’il découvrait les registres et les possibilités de la troupe. Mais je me produis également dans d’autres lieux, comme les salons musicaux et les ambassades. J’ai par exemple récemment interprété l’hymne national américain à l’ambassade des Etats-Unis.

Parlez-nous de votre dernier spectacle au théâtre Trévise à Paris ?
Avec la compagnie Broadway in Paris, composée de 9 artistes venant d’horizons très différents mais ayant en commun la passion de la comédie musicale, nous avons interprété un medley tiré des grandes comédies musicales américaines, sur le thème de l’amour, From Broadway with love. Nous étions dirigés par Michael Pereira très fin connaisseur du genre et qui a fait le choix de pièces assez peu connues du public français, écrites par de grands compositeurs. Il nous a fait travailler de façon assidue avec une grande exigence artistique. On pouvait y entendre du Cole Porter, Stephen Sondheim, Leonard Bernstein, Steven Schwartz et j’en passe !

Que faut-il vous souhaiter ?
De pouvoir mener à bien mes nombreux projets et de continuer à collaborer avec des compositeurs contemporains. Je suis ravie d’assister, en France, à l’éclosion et au développement de la comédie musicale qui prend de plus en plus d’ampleur et qui s’installe comme un genre à part entière. Je suis également heureuse de bénéficier de la double culture américaine et française ce qui me permet de les faire dialoguer, chacune enrichissant l’autre.

Et le mot de la fin ?
Find the joy ! Trouvez la joie ! C’est la devise de Broadway in Paris.

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