Dans l'Agenda Culturel Actualité de la compositrice et violoniste Layale Chaker

2020-10-12

Zeina Saleh Kayali

Malgré l'onde de choc créée par la pandémie dans le monde musical, particulièrement affecté par les nombreuses annulations de concerts et de tournées, la violoniste et compositrice libanaise Layale Chaker a tout de même réussi à poursuivre une activité à peu près cohérente. Après avoir fait l'ouverture avec son quatuor de la première édition du Festival du film libanais à l'IMA à Paris, elle a donné, le dimanche 11 octobre, une conférence musicale intitulée Nouvelles esthétiques musicales, paroles de praticiens au Mucem à Marseille, où il a été question des nouvelles esthétiques musicales à l’œuvre dans le monde arabe d’aujourd’hui. Trois musiciens (Tarek Abdallah et Ahmad al Khatib oudistes, avec Layale au violon) ont chacun évoqué leur lien aux musiques arabes et leur manière de les rendre vivantes… avant de présenter leur travail en musique.


Cette conférence se situe dans le contexte de l'exposition "L’Orient sonore, entre tradition et création" : À partir de la richesse exceptionnelle des collections de la Fondation Amar, l’exposition « L’Orient sonore » présente l’histoire des traditions musicales arabes menacées. Des maisons de disques d’hier aux vidéos d’aujourd’hui, elle nous fait redécouvrir un patrimoine oublié.



L’exposition s’intéresse d’abord à la première « sauvegarde » du patrimoine sonore arabe du début du XXe siècle à travers l’histoire de maisons de disques occidentales qui, dès le tout début du 20e siècle avaient étendu leurs marchés au monde arabe avant d’être rapidement suivies par des sociétés moyen-orientales.



L’exposition présente également, douze traditions musicales orales menacées de disparition, de l'Irak à l'Afrique du nord en passant par le Golfe, pour lesquelles un travail inédit de recherche, de documentation et de captation a été mené sur le terrain entre 2016 et 2019. Elles sont profanes ou sacrées, d’origines populaire ou savante et aujourd'hui fragilisées par les remous que connaît la région. L'exposition pose ainsi la question cruciale de savoir si la tradition musicale orale peut être préservée de l’oubli.



« L’Orient sonore » se présente tel un lieu d’écoute et de regards. Plongé au milieu des voix et des instruments, de la musique et des images en mouvement, le public est invité à s’immerger dans un ailleurs musical sensuel et profond, afin de découvrir l’expérience des traditions musicales du monde arabe.

Partager