Zeina Saleh Kayali
Christina et Maher qui forment le duo musical « The Missing Pixels » répondent aux questions de l’Agenda culturel.
Comment est né votre duo ?
L'histoire de « The Missing Pixels » date de 2012, lorsque Christina est rentrée de Paris avec la volonté de se donner à sa musique et de partager son talent et ses sentiments avec les autres. C'est à Paris qu’elle a découvert son amour pour le folk et le soft-électro, que son goût musical a mûri et qu'elle a trouvé ce style où elle peut évoluer avec aisance et laisser sa voix s'exprimer en dévoilant ses sentiments de manière naturelle et authentique. « The Missing Pixels » a commencé comme un groupe de reprises folk, revisitant des chansons de Alt-j, Florence & the Machine, Angus et Julia stone... en y ajoutant leur propre touche émotionnelle et authentique.
Les années ont passé, et « The Missing Pixels » n'a pas cessé de changer et d’évoluer.
En 2015, Christina et Dana (ancien membre et compositrice connue aujourd’hui sous le nom de Earlybird) ont commencé à travailler sur des chansons originales, mais elles étaient à la recherche d'un pixel supplémentaire, d'un batteur et d'un producteur pour faire passer les chansons à un autre niveau. C'est à ce moment que Maher a été présenté au groupe. La voix émotionnelle de Christina et sa douceur l’ont conquis et Christina a ressenti à son tour une connexion instantanée avec l’univers musical de Maher, ses prestations live, et sa créativité.
En 2016, Christina et Maher ont commencé à travailler sur leur EP « nowhere to go » dans le home studio de Maher, à Beyrouth. C'est là que leurs expériences et influences respectives ont fusionné.
Et c'est ainsi que « The Missing Pixels » sont devenus un duo.
La musique a-t-elle fait partie de votre environnement familial ?
Christina: Depuis ma naissance j’ai été bercée par la musique, ma mère nous chantait de sa jolie voix, et la musique résonnait toujours dans notre maison. Ma passion pour la musique a débuté bien avant que je ne commence à parler. Je chante depuis mon plus jeune âge, à un an je fredonnais déjà les chansons de variétés françaises que ma mère écoutait. À trois ans je faisais des concerts à toute la famille, et je passais mon temps enfermée dans ma chambre le micro en main à enregistrer des talk-shows et des mélodies que je créais.
Les années ont passé et à 16 ans, j’ai commencé à me produire dans les salles de spectacle de l’école. Très jeune, j’ai pris des cours de piano, mais j’ai toujours été à la recherche du bon instrument pour m’accompagner, j’ai fini par apprivoiser le ukulélé. Ma voix reste mon instrument principal.
Maher:
J’ai grandi entouré d’art et de musique ; mon oncle est musicien, amateur de Oud. Mon grand-père que je n’ai malheureusement pas connu avait une très belle voix qui a continué à vibrer à travers les souvenirs racontés. Très tôt, grâce à mes parents j’ai fait mes débuts en musique, en prenant des cours de piano. Mais, depuis mon plus jeune âge, ce sont les rythmes qui me captivent, à moins de 3 ans je faisais des Tupperwares mon set de percussions. C’est seulement à 14 ans, que je prends mes premiers cours de batterie, et y consacre la plupart de mon temps. Grâce à la batterie, j’ai commencé à explorer les styles d’artistes issus du rock progressif, du rock psyché, du métal, ou encore du blues. Parallèlement, dans les années 90, je découvre la techno et la trance, dont les rythmes percutants et complexes m’ont inspiré. Je m’y mets et je fais mes premiers pas en enregistrant des mix tapes tirés des morceaux qui passaient à la radio.
Aujourd’hui, cela fait près de 20 ans que je compose et me produis sur scène.
Quelle est l’origine du nom « the Missing Pixels » ?
Le nom vient du milieu créatif de Christina et des anciens membres du groupe, elles étaient designers et s'occupaient de pixels toute la journée. Le seul moment où elles se déconnectaient était lorsqu'elles jouaient leur musique. Le nom était devenu en quelque sorte une malédiction, car tout au long de leur parcours, il manquait toujours un membre.
“The Missing Pixels” se concrétise enfin, lorsque Maher rejoint le groupe et que le premier EP voit le jour.
Comment définiriez-vous votre musique ?
Notre musique est de l'indie-folk électro, mais le plus important c’est l’émotion qui en émane. Notre musique représente de manière réelle et brute toutes les émotions intenses vécues au moins une fois dans la vie. Les chansons représentent nos pertes, nos peurs, nos incertitudes, nos combats qui nous tiraillent sans cesse. Elles mettent en scène ces conflits silencieux qui nous hantent ; quand notre esprit veut aller en avant, mais que notre cœur nous bloque; quand notre seul désir est de s’échapper, mais notre idéal obsessionnel nous emprisonne ; et le temps demeure suspendu.
Les instruments acoustiques introduisent l'essence organique de ces émotions et de leur vérité. La touche électronique traduit le monde onirique et surréaliste qui vous embarque dans une tornade émotionnelle. La voix et les mélodies de Christina mélangées à la musique créent cette synergie parfaite entre ces sentiments opposés, le fait d’être triste et soulagé, détruit mais plein d'espoir. Ces oppositions ne peuvent pas exister les unes sans les autres, cette dualité fait que le son de « The Missing Pixels » a un caractère vrai et marquant.
Quels sont vos projets ?
Tout d’abord nous retrouver ! Cela fait plus d’un an que nous ne sommes pas vus, et nous avons fait tout le travail sur Zoom. Donc, première étape Christina doit venir en France.
Nous attendons impatiemment, le retour des concerts en live. D’ici là, nous préparons un live virtuel qui sera bientôt annoncé.
« The Missing Pixels » ne va pas s’arrêter à “Nowhere to go”, nous pensons déjà à notre prochain EP, nous allons continuer à créer, à évoluer, en espérant toucher un public toujours plus large.
https://youtu.be/jXqugIctUJ4
https://themissingpixels.com/nowhere-to-go
https://youtu.be/jXqugIctUJ4