Dans l'Agenda Culturel Quoi de neuf au CPML ? Jean Labaky

2021-04-14

Le Centre du patrimoine musical libanais (CPML-Espace Robert Matta) situé au Collège Notre-Dame de Jamhour a pour but de rassembler, conserver et valoriser tout ce qui se rapporte aux musiques libanaises, à ses compositeurs et interprètes. Le CPML enrichit régulièrement ses collections en recevant des archives et de la documentation, de la part des compositeurs ou de leurs familles. Pour les lecteurs de l’Agenda culturel, le CPML ouvre régulièrement ses portes pour raconter et montrer ces documents émouvants, témoins uniques de la vie musicale au Liban.



Marwan Abou Diwan qui a été l’élève, le disciple et le choriste de Jean Labaky répond aux questions de l’Agenda culturel au sujet de ce précieux dépôt au CPML, dont il est également l’instigateur avec Aziz Charabaty, à l’initiative de la famille du compositeur disparu.

Qui était Jean Labaky ?

Né en 1923 à Baabdath, après des études au Collège de la Sagesse, il suit un cursus de lettre françaises à Lyon et devient professeur de cette matière. Toutefois sa vraie passion est la musique qu’il étudie auprès de Bertrand Robilliard à l’Université Saint Joseph. Il est le compositeur d’une immense œuvre liturgique et profane et le fondateur et le directeur de nombreuses chorales à travers le Liban. Il est décédé le 8 septembre 2000 après une vie musicale, liturgique et pédagogique d’une grande richesse.



Comment définiriez-vous sa musique ?

Jean Labaky n’écrivait pas juste pour écrire. Il répondait à un besoin pastoral ou ecclésial, ou à la demande d’une chorale. Sa musique, ainsi que celle de Toufic Succar, s’inscrivent dans la même mouvance, essayer d’adapter les outils de la musique occidentale au contexte libanais. D’ailleurs dans la préface que Toufic Succar écrit pour l’oratorio Salat el Jabal, il dit : « Les cantiques maronites dont Jean Labaky s’inspirent sont rehaussés par une polyphonie adéquate, teintée de cette sobriété qui invite à la prière ».



Que reste-t’il de son œuvre ?

Beaucoup de choses. Il a énormément écrit de pièces polyphoniques pour quatre voix mixtes et par là-même, son œuvre enrichit le répertoire choralistique libanais notamment pas ses oratorios. Cette œuvre est également le reflet d’une expérience mystique et spirituelle, la manifestation d’une inébranlable foi qui s’exprime en musique.



Jean Labaky a également composé des pièces profanes ?

Oui absolument, notamment des opérettes pour les enfants, des comptines interprétées par Sammy Clark, (Loubnan ya habibi etc.) ou Magida El Roumi (Al Bahr et Al Qamar) qui figurent dans le cd qu’elle a consacré aux enfants. A son catalogue figurent également de nombreuses chansons ainsi qu’une opérette inachevée intitulée Fakhreddine.



On peut désormais consulter l’œuvre de Jean Labaky au CPML ?

Oui sa famille y a déposé ses archives. Ses partitions et ses écrits sont à la disposition des musiciens et des chercheurs. J’espère que cela contribuera à faire diffuser sa musique plus largement et à la mettre au répertoire des chorales.

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