Dans l'Agenda Culturel FEYROUZIAT À L’IMA À PARIS PAR PATRICIA ATALLAH

2021-11-08

Zeina Saleh Kayali
Patricia Atallah dont la voix d’or entre Orient et Occident est bien connue des mélomanes parisiens, donne, dans le cadre de l’exposition Lumières du Liban initiée par Claude Lemand à l’IMA, un concert inédit de Fayrouziat. Elle raconte à l’Agenda Culturel.

En quoi ce concert que vous donnez avec le pianiste Michalis Boliakis, est-il différent des habituels concerts consacrés à Feyrouz ?

Il est en effet totalement différent car il se présente comme un récital intimiste pour voix et piano, comme un dialogue intériorisé entre les deux. Un voyage intemporel à travers toutes ces chansons qui m’ont accompagnées depuis ma toute petite enfance. Michalis et moi sommes un vrai binôme et nous avons retravaillé les chansons pour l’occasion.



De quelle façon ?

C’était tout un cheminement. Comme vous le savez les partitions ne sont pas éditées (ou en tout cas si elles sont éditées elles ne sont pas disponibles). Donc j’écoute les chansons, je les transcris en notes et je les arrange en plongeant dans l’univers de chacune. Je fais de propositions pour l’accompagnement auxquelles Michalis adhère ou parfois fait d’autres proposition. C’est un véritable échange entre nous. Lui-même ayant été chef de chant, j’ai vraiment de la chance qu’il soit à mes côtés.



Que représente Feyrouz pour vous ?

Figure incontournable du Liban, elle incarne un message d’espoir, l’âme du Liban il y a un peu de Feyrouz dans chacun de nous, comme un lien intangible entre les Libanais. Elle représente le ciment de notre unité. C’est un honneur de pouvoir interpréter ses chansons.



Quelles sont les chansons que vous avez choisies ?

Celles qui illustrent cette âme libanaise, l’amour, la paix, la tristesse, la foi, la liberté et puis la lueur d’espoir qui permet au Liban de se relever après chaque drame. Je souhaite aussi à travers ce concert, rendre hommage à Elias Rahbani qui nous a quittés il y a moins d’un an. Je voudrais transmettre un message d’espoir pour un avenir plus lumineux, en réponse à l’appel de Claude Lemand et de l’exposition Lumières du Liban.



Depuis le concert mémorable que vous aviez donné à Bordeaux en 2018 que s’est-il passé pour vous ?

Beaucoup de choses ! Tout d’abord j’ai obtenu mon diplôme en chant lyrique du conservatoire, ensuite j’ai donné quelques récitals de musique sacrée, notamment consacrés à la Vierge Marie. J’ai profité du confinement pour approfondir ma connaissance de l’orchestration et de l’harmonisation et j’ai arrangé des œuvres de Schubert pour chœur et orchestre qui ont été interprétées à l’église Saint Sulpice à Paris



Vous avez récemment donné un concert avec Marie-Bernadette Dufourcet ?

Oui, en juin dernier en la Cathédrale Sainte Marie de Bayonne. Cette grande organiste et compositrice a écrit une œuvre pour moi, intitulée Poème. Nous avons donné ensemble un récital d’œuvres occidentales et orientales, d’airs profanes et sacrés.



En juillet dernier vous avez été retenue pour faire partie du pupitre des sopranos dans le chœur de l’opéra de Paris ?

Oui, c’est un concours difficile pour lequel j’ai énormément travaillé. J’avais préparé un air d’opéra de Wagner et puis du Massenet et du Puccini et j’ai été fière et heureuse d’avoir été prise.



Quels sont vos projets ?

Je continue le travail d’écriture, d’orchestration, d’harmonisation. Je me suis mise également au travail de copiste qui permet de s’immerger totalement dans une œuvre. J’ai récemment participé à la copie d’un requiem qui va être donné l’année prochaine en création mondiale.



Qu’est-ce qu’il faut vous souhaiter ?

D’aller plus avant dans ce travail de découverte du patrimoine musical et de beaucoup chanter !

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