Flânerie à travers le patrimoine musical libanais, au Collège Notre-Dame de Jamhour

2012-11-12

Le Centre sportif, culturel et social du collège Notre-Dame de Jamhour a donné le coup d’envoi de ses activités annuelles par une conférence inscrite sous le thème de « L’identité d’un peuple à travers son patrimoine musical ».

Dans son mot d’accueil, Joumana Hobeika, présidente du comité d’orientation du CPML, rappelle l’importance du patrimoine musical dans l’histoire du pays ainsi que la nécessité de le préserver et de le rendre accessible à tous.

« La musique savante libanaise devrait constituer une plate-forme identitaire éloquente et révélatrice, dans laquelle une grande majorité de Libanais pourrait se retrouver, a insisté pour sa part Me Bahjat Rizk, attaché culturel à la délégation du Liban auprès de l’Unesco. Elle témoigne de la double ouverture culturelle du Liban tant sur l’Orient que sur l’Occident. C’est un langage spécifique que les Libanais ont en partage. »

« Certes, les 132 compositeurs libanais de musique savante qui s’échelonnent sur plus d’un siècle et se répartissent aujourd’hui à l’image des Libanais sur les cinq continents ont chacun son univers propre et sa création singulière, mais au niveau collectif, ces compositeurs ont eu à se définir généralement entre la technique musicale occidentale et la sensibilité orientale, a ajouté Me Rizk. La musique savante libanaise se nourrit de l’âme libanaise. Elle est libre dans son essence, souvent légère, parfois tourmentée et contrainte, mais elle reste vivante. Elle reflète l’autre partie du monde : en Orient elle réfléchit l’Occident et en Occident elle rappelle l’Orient. Elle appartient à tous les Libanais, puisqu’elle traduit leur diversité, parfois même leur éclatement, leur façon d’être et de vivre, leur ouverture multiple. C’est pour cela que nous parlons de musiques libanaises. »

Mélomane passionnée et auteure de l’ouvrage Compositeurs libanais des XXe et XXIe siècles, Zeina Saleh Kayali explique les différents courants de musiques libanaises : musiques issues directement du folklore ; musiques à caractère oriental (non exclusivement libanais) ou basées sur une écriture à la fois occidentale et orientale ; musique occidentale teintée d’orientalisme ; ou encore une musique liturgique ou à
caractère strictement occidental « qui ne laissent à aucun moment deviner l’origine orientale de leur auteur et qui sont en général plutôt expérimentales et cérébrales ». Un concert concocté par le maestro Paul Safa et chanté par la chorale « À coeur joie de Beyrouth » reflète bien la diversité de la musique libanaise. Le répertoire couvre différents genres et époques. Un florilège de chants imprégnés d’élégance mélodique jaillissent et plongent la salle dans un univers enchanteur. La chorale interprète, avec souplesse et harmonie, des oeuvres folkloriques, des pièces religieuses, des poèmes mis en musique, emportant le public sur un nuage d’allégresse.

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