Rima Tawil : airs d’Orient, arias d’espoir 2022-09-19 pour OLJ par Zeina SALEH KAYALI

La soprano libanaise, également chef d’orchestre, revient le 27 septembre dans son écrin de prédilection, la salle Gaveau à Paris, pour un récital intitulé « Lueur d’espoir ».

Qu’allez-vous chanter à la salle Gaveau le 27 septembre et par qui serez-vous accompagnée ?
Je vais chanter de nouvelles créations, dans le cadre de mon projet Orientarias. La majorité des oeuvres sont composées par Éros Babylone, Rania Awada, Paul Khalifé, Joseph Khalifé et Jules Massenet. Je serai accompagnée par l’orchestre de la Garde républicaine de Paris (dirigée par le colonel François Boulanger), ainsi que par les choeurs sans frontières (dirigés par Olivier Frontière), avec qui j’ai eu le plaisir de faire notre première représentation d’Orientarias à la salle Pleyel en 2010.
« Orientarias », airs d’orient, sont des créations lyriques en langue arabe.
Je suis heureuse d’apporter une petite contribution de paix à notre cher Liban à travers la musique de ces talentueux compositeurs et à travers les textes de Rushdi Maalouf, Perron Ramli, Camille Tawil, Carmen Vita et moi-même. À travers la musique occidentale et la langue arabe, nous renforçons ce lien précieux que nous avons la chance d’avoir avec la France.
Votre carrière musicale évolue et prend un tour nouveau avec votre activité de chef d’orchestre. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Après avoir chanté une quarantaine de rôles sur scène, poussée par feu mon mari, Camille, j’ai intégré la Schola Cantorum en 2018, puis l’ADONS (Académie de direction d’orchestre de Neuilly-sur-Seine) en cours de direction d’orchestre sous la direction d’Adrian McDonnell. J’y ai obtenu mon diplôme en juin dernier. J’ai pu, à travers ces années à l’Académie, diriger plusieurs orchestres, dans des oeuvres de Mozart, Dvorak, Rachmaninov, Tchaïkovski, Prokofiev, Wagner et bien d’autres. J’ai même eu l’occasion de diriger l’orchestre Colonne, avec qui j’ai chanté plusieurs Messes et Oratorios il y a plus de 20 ans! Pour mémoire Rima Tawil ou la grâce infinie de l’art lyrique à la salle Gaveau
J’ai aussi eu le bonheur de faire des concerts mémorables avec Hugues Reiner, chef d’orchestre, mais également excellent baryton basse, passant de chanteur/chanteuse, à chef.
Diriger mon projet « Orientarias » est l’occasion de donner aussi la chance à d’autres chanteurs et compositeurs de faire leurs débuts sur scène à travers des créations.
Pensez-vous que la musique a le pouvoir de consoler des drames qui parfois jalonnent une vie ?
La musique est mon exutoire. Sans elle je ne sais pas où je serais actuellement. À travers le piano, le chant, la musicologie et la direction d’orchestre, j’ai tant étudié, mais je me sens encore si ignorante… Il me faudrait plusieurs vies pour définir ce que veut dire « Musique » et ce qu’elle englobe comme science et comme art.
J’ai passé la majeure partie de ma vie dans l’opéra, à travers tous mes rôles. Je souhaite continuer à travers Orientarias, mettant en avant mes origines, le mélange et le rapprochement des cultures. Je cite ce qu’a affirmé l’académicien Amin Maalouf : « Orientarias n’est pas seulement une entreprise novatrice et prometteuse, c’est également un acte de civilisation, et c’est un geste d’espoir. »
Que faut-il vous souhaiter ?
Les artistes vous diraient de me dire « merde » ! (rires). Pour ma part, ce serait la patience et la persévérance, afin d’atteindre la réussite méritée d’Orientarias, dont rêvait mon défunt mari.

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